« Le secrétaire général aux opérations de maintien de la paix a confirmé à l’instant que le M23 avait tiré de manière répétée et délibérée sur des civils de Goma et sur la Monusco », a rapporté au micro de RFI Alexis Lamek, adjoint de l'ambassadeur français à l'ONU. « Edmond Mulet a également souligné que des éléments du M23 tiraient sur le territoire rwandais, à partir de positions qu’ils tiennent sur le territoire de la République démocratique du Congo. Edmond Mulet a par ailleurs précisé que les seules observations de tirs qui sont effectués sur le territoire rwandais viennent des positions tenues par le M23. »
Pour le Rwanda, « une ligne a été franchie »
Selon l'ONU, les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) ne seraient donc pas responsables de ces tirs qui ont touché le territoire rwandais. Le Rwanda accuse pourtant l'armée congolaise. « Une ligne a été franchie. Les civils rwandais sont pris pour cibles par les forces armées congolaises. Nous ne pouvons pas tolérer cette provocation plus longtemps, et nous n'hésiterons pas à défendre notre territoire », a déclaré Olivier Nduhungirehe, ambassadeur adjoint du Rwanda à l'ONU.
Dans ce contexte d'escalade militaire et verbale, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a contacté le président rwandais pour l'inciter à la retenue.
L’ONU dénonce une nouvelle fois le soutien du Rwanda au M23
Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Le sous-secrétaire général au maintien de la paix affirme que des soldats rwandais opèrent dans l’est de la RDC. Il l’a dit au cours d’une réunion très tendue du Conseil de sécurité où siège le Rwanda.
Edmont Mulet, chargé des missions de maintien de la paix y a fait un rapport extrêmement sévère. Il affirme que des soldats rwandais se sont infiltrés ces derniers jours en RDC. Il assure également que ce sont les soldats du M23 qui ont tiré des obus sur le Rwanda et non les forces congolaises.
La thèse de l’ONU est que le Rwanda cherche un prétexte pour intervenir en RDC. L’un des membres du Conseil a parlé d’une manipulation pour faire monter les tensions » et d’un « piège dans lequel il ne faut pas tomber ». Le représentant rwandais a nié ces accusations avec véhémence.
Ces tensions entre le Rwanda et les autres membres du Conseil de sécurité viennent après la mort d’un casque bleu tanzanien tué dans une attaque du M23. Le Rwanda a bloqué à trois reprises une condamnation du Conseil. Le texte a finalement été amendé, adouci et adopté ce jeudi.
Le Rwanda bloque encore l’adoption de sanctions proposées par la France contre deux commandants du M23, jugeant que les preuves contre eux sont « faibles ».