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Channel: LA TRIBUNE FRANCO-RWANDAISE
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Indilimbo nshya ya Alfa Orchestra yitwa "Ibuka nanjye nibuke"

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By Alfa Orchestra


IBUKA NANJYE NIBUKE
Ibuka, nanjyenibuke
Ibuka,urekenanjyenibuke
Nibaukundaukuri, ngwinotwibukiranye
Ibuka, nanjyenibuke
Ibuka, urekenanjyenibuke
Kubwizanyaukuri
Niyontango y'ubwiyunge
Ibuka .........

Ibuka, nanjyenibuke
Ibuka,urekenanjyenibuke
Ntakibinkokuburaabawe
Ukanabuzwa no kubaririra
Ibuka ..........

Nyabunekanyabunekanyabuneka
Nihibukwebose
Ibuka .................

Twibuketwese, bose, bosebose ......
Ibuka
N'abatabizibabimenye
Eregaintambara si intango
Ibuka............

Ibuka, nanjyenibuke
Ibukaurekenanjyenibuke
Inkuru si amateka
Ingero si ingingo
Ibuka
Ayii, ayiwedawe wee
Ibuka
Ayiiiayiwemaweweee
Ibuka

Ibuka,
Ibuka, nanjyenibuke
Ibuka, urekenanjyenibuke
Nibaukundaukuri, ngwinotwibukiranye
Ibuka

Twibuketwese, bose, bosebose ......
Ibuka
N'abatabizibabimenye
Eregaintambara si intango
Ibuka............


Ibuka, nanjyenibuke
Ibukaurekenanjyenibuke
Rekaurwangonink'ubutayu
Uhiraimbutoy'urukundo


Ibukaa, nanjyenibuke
Ibukaurekenanjyenibuke
Kwirengagizaamateka
Biterakuyasubizwamo.
Ibuka

Ayii, ayiwedawe wee!
Ibuka
Ayiiiayiwemaweweee
Ibuka ...
Ayii, ayiwe Rwanda we
Ibuka
Ayii, nkura mu cyunamo.
Ibuka
Plus jamais ça
Plus jamais ça........
Ibukananjyenibuke.

Twibuketwese, bose, bosebose ......
Ibuka
N'abatabizibabimenye
Eregaintambara si intango
Ibuka............
30/03/2014
Auteur : Alfa Orchestra


IBUKABOSE-RENGERABOSE - Mémoire et Justice pour tous

IBRB MJT


 

 


RDC : «La Monusco va quitter la RDC graduellement » (Martin Kobler)

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Martin Köbler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 02/04/2014 à Kinshasa, lors de la conférence de presse au quartier général de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John BompengoMartin Köbler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 02/04/2014 à Kinshasa, lors de la conférence de presse au quartier général de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Par Radio Okapi

Le chef de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), Martin Kobler, a affirmé mercredi 2 avril que la Mission va partir graduellement du pays. Intervenant au cours de la conférence hebdomadaire de la mission à Kinshasa, le représentant de Ban Ki moon en RDC a néanmoins prévenu que ce départ, qui nécessite des préalables, prendra du temps. Parmi ces préalables, le chef de la mission cite la création dune force de réaction rapide, qui devra remplacer la brigade d’intervention de la Monusco.
La résolution 2147 nouvellement votée par le Conseil de sécurité de l’Onu pour prolonger le mandat de la Mission onusienne en RDC invite la Monusco à «préparer une stratégie de retrait» du pays.

 

 Selon Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l⏮u en RDC, la Monusco va partir du pays graduellement.

«Ça durera un peu mais c’est très important d’avoir une vision et une stratégie. C’est très important de ne pas créer l’impression que nous sommes ici pour l’éternité. C’est le but, l’objectif de cette résolution», a-t-il expliqué.

Pour lui, le futur des Nations unies en RDC, c’est l’équipe pays et non la Monusco.

L’équipe pays (United Nations Country Team) désigne les agences, Fonds et Programmes des Nations Unies présents en RDC ainsi que les Institutions de Bretton-Woods (Banque Mondiale et FMI).

Martin Kobler précise toutefois que le départ de la Monusco sera discuté avec le gouvernement congolais, la société civile, et les différents partenaires de la mission en RDC.

«Mais, la première tâche, c’est de créer la stabilité et la sécurité, de développer la consolidation de l’autorité de l’Etat, d’avoir l’Etat de droit, la reforme du secteur de sécurité, d’avoir en place la force de réaction rapide qui va remplacer la brigade d’intervention de la Monusco», a-t-il rappelé.

«Et ce sont des étapes qui durent», a prévenu le diplomate allemand.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi 28 mars la résolution 2147renouvelant pour un an le mandat de la Mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco) et de sa brigade d’intervention.

Cette force, créée en 2013, est composée de soldats du Malawi, d’Afrique du Sud et de Tanzanie. Elle est spécifiquement chargée de neutraliser les groupes armés en menant des opérations offensives ciblées dans l’Est de la RDC.

Lire aussi sur radiookapi.net :

L’Avenir : « Le mandat de la Monusco prorogé jusqu’en 2015 »


La Pape François à propos de la désinformation médiatique

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Pape-Francois.jpgLe pire péché des médias : la désinformation

Durant l’audience du 22 mars 2014 accordée aux radios et télévisions d’inspiration catholique du réseau Corallo, le pape a déclaré :

 « Je considère que les péchés les plus graves que commettent les médias sont ceux qui concernent les contre-vérités et les mensonges, et ils sont trois : la désinformation, la calomnie et la diffamation ». « La calomnie et la diffamation sont graves, mais le plus grave c’est la désinformation ». « La calomnie c’est un péché mortel, mais l’on peut toujours arriver à clarifier les choses, et à faire valoir finalement que c’est une calomnie ». « La diffamation c’est un péché mortel, mais on peut réussir à dire que c’est une injustice». « Mais la désinformation, c’est ne dire que la moitié des choses, celles qui me conviennent, et ne pas dire l’autre moitié : de sorte que celui qui regarde la télévision ou écoute la radio ne peut bien juger les choses parce qu’ils n’a pas tous les éléments, car ils ne lui ont pas été livrés ». « Evitez ces trois péchés : la désinformation, la calomnie et la diffamation ».

Appliquée au cas du Rwanda, cette déclaration prend tout son sens. A méditer.

 

Football : Une équipe de nains au Brésil

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Le Vif

Au pays du football, une équipe particulière s'est formée pour lutter contre les discriminations puisque celle-ci est exclusivement composée de nains.

© Capture d'écran

 

On les nomme les "Ronal-teenios" mais leur appellation exacte est empreinte d'ironie: les "Gigantes do Norte" ou les Géants du Nord. Cette équipe basée à Belem dans le nord du Brésil fait acutellement le buzz après qu'un reportage de la chaîne Barcroft TV leur soit consacré.

Mais ces personnes atteintes de nanisme ne manquent pas de talent, principalement la star de l'équipe: Casemiro Ribeiro aka Wagner Love (en référence à l'ancien joueur du CSKA Moscou) est particulièrment habile avec un ballon comme en témoigne son entraîneur. Mais leur but est de mettre fin aux préjugés sur les personnes de petite taille et de combattre la criminalité qui touche plusieurs joueurs.

Pour le moment, ils se contentent d'affronter des formations de moins de 13 ans ou des équipes féminines et ils ne bénéficient que d'un seul traitement de faveur: ils peuvent monter sur les épaules d'un partenaire pour former un mur lors d'un coup-franc.

 La vidéo:


Rwanda : Taubira représentera la France lors de la commémoration du génocide

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Le Monde.fr avec AFP | 03.04.2014 à 16h22 • Mis à jour le 03.04.2014 à 20h34

 

 La ministre de la justice, Christiane Taubira, le 17 novembre 2013. | AFP/ALAIN JOCARD

 

La garde des sceaux, Christiane Taubira, représentera la France, le 7 avril à Kigali lors des célébrations du 20e anniversaire du génocide rwandais, qui fit quelque 800 000 victimes, essentiellement issues de la minorité tutsi, selon une information du Monde.

Ces célébrations sont vues comme un test diplomatique pour le Rwanda, dont les relations avec ses alliés occidentaux se sont récemment tendues. Si la France et le Rwanda sont aujourd'hui officiellement réconciliés, Kigali ayant longtemps accusé Paris de complicité dans le génocide pour ses liens avec le régime hutu de 1994, les relations entre les deux pays restent fluctuantes.

Lire (édition abonnés) :  L'armée française hantée par le génocide rwandais

Certains observateurs estiment par ailleurs que l'effort de réconciliation nationale affiché par les autorités est loin d'aboutir. Si les mots « hutu » et « tutsi » sont désormais tabous dans le pays et bannis de tous les documents officiels, ils n'ont pas disparu des esprits.

Lire l'enquête : Rwanda, une passion française

« MARCHE DU SOUVENIR »

Le massacre avait commencé le 7 avril 1994, quelques heures après l'assassinat la veille au soir du président Juvénal Habyarimana, dont l'avion avait été abattu au-dessus de Kigali. A la tête des génocidaires : des extrémistes du régime hutu — dirigeants, soldats et miliciens du parti au pouvoir.

En allumant lundi, vingt ans après jour pour jour, une flamme du souvenir au Mémorial du génocide de Kigali, situé à Gisozi, le président Paul Kagame, qui en juillet 1994 s'emparait de la capitale rwandaise à la tête d'une rébellion majoritairement tutsi et mettait fin au génocide, lancera un deuil de cent jours, en référence à la centaine de journées que durèrent les massacres.

Le 7 avril sera également marqué par une « marche du souvenir » vers le plus grand stade de la capitale rwandaise, où M. Kagame prononcera un discours et où se tiendra ensuite une veillée funèbre.

RENAISSANCE ÉCONOMIQUE ET AUTORITARISME

Economiquement, le Rwanda est aujourd'hui montré comme l'exemple d'une renaissance. Depuis vingt ans, le produit intérieur brut par habitant a été multiplié par cinq. Parallèlement, ces dernières années, le taux de pauvreté a baissé d'environ 25 % (à 45 %) et les inégalités ont été réduites, selon la Banque mondiale. 

Mais, malgré ces succès et une croissance annuelle moyenne d'environ 8 % de 2001 à 2012, le pays reste confronté à d'importants défis. L'aide extérieure représente environ 40 % de son budget de fonctionnement, selon la Banque mondiale, et baisse depuis 2012.

Le gouvernement Kagame, un temps chouchouté par les bailleurs occidentaux, partagés entre sentiment de culpabilité postgénocide et admiration pour un dirigeant africain « moderne », a en effet perdu de son aura. Le rôle allégué de Kigali dans la déstabilisation de l'est de la RDC et sa responsabilité supposée dans l'assassinat de dissidents réfugiés en Afrique du Sud lui ont attiré les critiques de ses plus proches alliés, Etats-Unis en tête. 

 

Rwanda : un génocide en questions (Bernard Lugan)

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Editions du Rocher, 286 pages, 
cahier de cartes en couleur, 22 euros.
Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.

Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile[1]. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda[2].
 
Les Etats-Unis à la manoeuvre
 
Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie.
Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (!!!).
 
L’insolite attitude des Etats-Unis pose d’autant plus problème qu’en 1995, il ne faisait alors de doute pour personne que les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994 étaient ces « Hutu extrémistes » tant de fois dénoncés par les ONG américaines. Pourquoi les Etats-Unis étaient-ils donc opposés à ce que la responsabilité de ces derniers dans l’attentat qui déclencha le génocide du Rwanda soit officiellement mise en évidence par une enquête du TPIR? La réponse à cette question est peut-être que les services de Washington savaient déjà que l’attentat n’avait pas été commis par les « Hutu extrémistes »… En interdisant au TPIR de mener l’enquête sur l’assassinat du président Habyarimana, les Etats-Unis protégèrent donc de fait ceux qui, en détruisant en vol son avion, permirent au FPR (Front patriotique rwandais), mouvement essentiellement tutsi totalisant de 10% à 15% de la population, de s’emparer militairement d’un pouvoir que l’ethno-mathématique électorale lui interdisait de conquérir par les urnes. Un retour en arrière est ici nécessaire.
 
Washington qui avait décidé de créer un fort pôle d’influence en Afrique centre-orientale, fit de l’Ouganda le pivot de sa stratégie dans cette partie du continent. A partir de ce pays, les Etats-Unis armèrent et conseillèrent le FPR qui, depuis octobre 1990, menait la guerre contre le Rwanda. Ils lui fournirent une aide diplomatique et, par le biais d’ONG liées à leurs services, ils montèrent des campagnes internationales de diabolisation du régime Habyarimana tout en présentant au contraire les hommes du général Kagamé comme des combattants de la démocratie.
 
Tant que François Mitterrand fut au pouvoir en France, ce plan de conquête du Rwanda fut mis en échec. Il réussit  en 1994 quand, à la faveur de la seconde cohabitation, une droite en partie atlantiste occupa l’Hôtel de Matignon.
Le 7 avril, une fois le président Habyarimana assassiné, le FPR reprit unilatéralement les hostilités violant ainsi les accords de paix d’Arusha. Le président Mitterrand fut alors partisan d’une intervention militaire française destinée à ramener le FPR sur ses lignes de départ et cela afin de sauver le processus de paix d’Arusha[3]. Comme le gouvernement de Monsieur Edouard Balladur y était opposé, le général Kagamé eut le champ libre pour conquérir le pays et au mois de juillet 1994 il fut le maître à Kigali.
 
A partir du Rwanda, les Etats-Unis préparèrent ensuite la seconde phase de leur plan qui était le renversement du maréchal Mobutu du Zaïre. En 1997, paralysée par les fausses accusations de complicité avec les « génocidaires » montées de toutes pièces par les services américains et qui avaient été relayées par la presse hexagonale, la France n’osa pas intervenir pour soutenir son allié zaïrois attaqué par une coalition ougando-rwandaise. Le Zaïre redevenu RDC (République démocratique du Congo) fut démembré et l’exploitation-pillage des richesses du Kivu par les sociétés-écran rwandaises débuta. La connaissance de cet arrière-plan est indispensable à la compréhension du dossier rwandais[4].

Les preuves contre le FPR s’accumulent

Revenons à l’attentat du 6 avril 1994. En 1998, saisi des plaintes déposées par les familles de l’équipage français de l’avion et par la veuve du président Habyarimana, le juge anti-terroriste Bruguière mena son enquête. Au mois de novembre 2006, il rendit  une ordonnance de soit-communiqué et mit en examen neuf personnalités très proches du général Kagamé, accusées d’avoir organisé ou perpétré l’attentat du 6 avril 1994. Ne pouvant poursuivre le chef de l’Etat rwandais car il était protégé par son immunité, le juge français demanda au TPIR de l’inculper. En vain.
 
La contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux d’influence français et par le biais d’une presse qui ne cessa jamais de lui servir de porte-voix, notamment Libérationet Le Figaro quand Patrick de Saint-Exupéry collaborait à ce dernier titre. Appuyé sur les uns et sur les autres, il tenta une manœuvre dilatoire destinée à discréditer le travail du juge Bruguière en prétendant que ce dernier aurait été influencé par des témoins dont les propos lui auraient été mal traduits ou qu’il aurait mal interprétés.
Cette argumentation qui fut reprise sans vérification par les médias ne correspond pas à la vérité car les témoins entendus par le juge Bruguière furent également auditionnés par le TPIR devant lequel la traduction simultanée (kinyarwanda-français-anglais) était faite par des traducteurs assermentés. Or, les procès-verbaux des audiences montrent que ces témoins firent aux juges internationaux les mêmes déclarations qu’au juge français. Avec une différence toutefois : ils déposèrent sous serment et en pleine connaissance des graves sanctions –dont l’incarcération à l’audience-,  qu’entraînait le parjure devant ce tribunal international.
 
Le juge Trévidic ayant succédé au juge Bruguière en 2007, de nouveaux éléments accablants pour les responsables de l’actuel régime de Kigali s’ajoutèrent peu à peu au dossier. Entre autres :
 
- Le jeudi 21 juin 2012, à Johannesburg, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), qui était en 1994 responsable du renseignement militaire du général Kagamé, affirma sous serment devant un tribunal, que ce dernier « a ordonné le meurtre du président Habyarimana»[5], confirmant ainsi les termes de l’ordonnance du juge Bruguière.
 
- Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud, Madame Sonia Rolley, publia deux entretiens exclusifs, l’un avec le général Faustin Kayumba Nyamwaza, l’autre avec le colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du général Kagamé, dans lesquels les deux hommes accusaient de la façon la plus claire ce dernier d’être l’ordonnateur de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyarimana.
Patrick Karegeya qui avait affirmé au micro de RFI qu’il était en mesure de prouver d’où les missiles avaient été tirés, fut étranglé dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg le 1er janvier 2014.
Le général Kayumba et le colonel Karegeya demandaient depuis des mois à être entendus par le juge Trévidic. Ce dernier ne pourra donc plus interroger le second…Quant au premier, le juge doit se hâter de le rencontrer car il a échappé de justesse à une seconde tentative de meurtre le 4 mars 2014…
 
- En juillet 2013 puis en janvier 2014, Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé, témoigna devant le juge Trévidic. Réfugié en Belgique depuis 2010 où il est placé sous protection policière, il a donné les noms des deux hommes qui, le 6 avril 1994, tirèrent deux missiles sur l’avion présidentiel. Il a également livré nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l’attentat[6]. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueilles en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.
 
Pour le régime de Kigali, ces avancées du dossier sont terriblement destructrices et c’est pourquoi ses affidés ont reçu l’ordre d’allumer des contre-feux. La presse française est donc actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre, n’hésitant pas à travestir les faits tout en continuant à réciter une histoire aujourd’hui obsolète.
La thèse fondant la « légitimité » du régime du général Kagamé, à savoir celle du génocide « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a en effet volé en éclats devant le TPIR. Dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », tant en première instance qu’en appel, ce tribunal international a en effet clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre[7]. 
Conclusion : si ce génocide n’était pas « programmé », c’est donc qu’il fut « spontané ». Et s’il fut « spontané », c’est qu’un évènement d’une exceptionnelle gravité poussa certains à le commettre. Nous en revenons ainsi à l’assassinat du président Habyarimana. 
 
Que contient le dossier du juge Trévidic ? 
 
La question de savoir qui ordonna l’attentat du 6 avril 1994 est donc primordiale. Voilà pourquoi, depuis des années, les services rwandais tentent d’enfumer la justice française, précisément parce qu’elle est la seule à enquêter sur cette affaire depuis qu’en janvier 1997, Madame Louise Arbour ordonna à Michael Hourigan de cesser ses investigations.
Quelques mois auparavant, cet avocat australien devenu fonctionnaire de l’ONU avait été personnellement chargé par Madame Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996 à septembre 1999, d’identifier les commanditaires et les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994. Madame  Arbour voulait alors étayer l’acte d’accusation jusque là rachitique qu’elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du régime Habyarimana afin de montrer que cet attentat avait été commis par des « extrémistes hutu » et qu’en le commettant, ces derniers avaient donné le signal du génocide qu’ils avaient programmé.
Or, sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au contraire que les auteurs de l’attentat n’étaient pas des « Hutu extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux qui auraient abattu l’avion du président Habyarimana sur ordre du général Kagamé. Il rédigea ensuite un rapport qu’il remit personnellement à Madame Arbour. A partir du moment où il lui fit ces révélations, cette dernière changea totalement d’attitude à son égard, devenant cassante, le sommant de mettre un terme à ses recherches et exigeant la confidentialité absolue sur ses découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l’ONU ne fut pas renouvelé.
 
Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer au  prétexte qu’il n’existait pas (!!!), le juge Bruguière obtint malgré tout une copie du « Rapport Hourigan ». Devant le juge, Michael Hourigan authentifia son texte et il en confirma la teneur.
Le capitaine sénégalais Amadou Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l’ONU au Rwanda a confirmé à la fois les résultats de l’enquête à laquelle il avait personnellement participé et l’insolite changement d’attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d’avoir assassiné le président Habyarimana.
 
Tous ces éléments ainsi que de multiples autres témoignages figurent dans le dossier d’instruction et ils pèsent naturellement plus lourd que les tentatives d’enfumage médiatique périodiquement faites par les services de Kigali à travers les journaux français. C’est pourquoi, au mois de novembre 2013, le juge Trévidic refusa le non lieu demandé par les avocats des personnalités rwandaises mises en examen par le juge Bruguière en 2006. Cette décision était parfaitement justifiée car :
 
1) Comment le juge Trévidic aurait-il pu faire autrement que de refuser le non lieu avec un dossier donnant, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules utilisés pour transporter les missiles depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de l’APR situé au centre de Kigali et de là jusqu’au lieu de tir à travers les lignes de l’armée rwandaise ainsi que le déroulé de l’action ?
 
2) Comment le magistrat instructeur aurait-il pu rendre un non lieu quand son dossier contient la preuve que l’avion présidentiel rwandais a été engagé par deux missiles dont la traçabilité a été établie ? Grâce à la coopération judiciaire de la Russie il sait en effet que ces deux missiles dont les numéros de série étaient respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient  partie d’un lot de 40 missiles SA 16 IGLA livrés à l’armée ougandaise quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent officiers supérieurs dans l’armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise et, de 1990 à 1994, l’Ouganda fut la base arrière, mais aussi l’arsenal du FPR.
 
3) Comment un non lieu aurait-il pu être envisagé quand, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l’armée rwandaise ne disposait pas de tels missiles et que l’arme du crime était en revanche entre les mains du FPR ?
 
4) Comment le juge Trévidic aurait-il pu satisfaire à la demande exorbitante de non lieu alors qu’il sait que cette même armée rwandaise, paralysée par l’embargo sur les armes et la mise sous séquestre par l’ONU de son armement lourd et de ses hélicoptères, n’était pas en état de combattre et que ce fut le FPR qui reprit unilatéralement les hostilités car il savait qu’il allait gagner la guerre ?
 
5) Comment un tel non lieu aurait-il pu être justifié alors que, comme cela fut  largement démontré devant le TPIR, les forces du FPR qui n’attendaient qu’un signal pour lancer leur offensive préparée de longue date, reçurent l’ordre de marche depuis leurs bases de la frontière ougandaise dans la nuit du 6 au 7 avril, juste après l’annonce de la mort du président Habyarimana ?
 
Le général Kagamé va-t-il néanmoins réussir à faire enterrer le dossier ?
 
En dépit de toutes les pressions qu’il subit, il faudra bien que, tôt ou tard, le juge Trévidic fasse la balance entre les éléments que contient le dossier de l’assassinat du président Habyarimana.
Or, si le magistrat instructeur a bien entre les mains suffisamment d’éléments pour renvoyer les mis en examen devant la Cour d’Assises, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter l’accusation à l’audience.
 
Nous voilà donc revenus aux réseaux d’influence que Kigali entretient en France et dont la mission est de tenter d’influencer le juge Trévidic pour que soit étouffé le dossier. En effet, et comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire ».
Et de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent évidemment pas entendre parler.
 
Les éléments contenus dans cette analyse seront naturellement occultés par la presse française à l’occasion du vingtième anniversaire du début du génocide du Rwanda. Les journalistes paresseux continueront à réciter une histoire obsolète ; quant aux journalistes militants ils recopieront ou liront les fiches qui leur ont été remises par les agents de Kigali.
LUGAN.jpgBernard Lugan
03/04/2014


[1] Un premier missile rata sa cible.
[2] La « communauté internationale » se montra plus empressée quand il s’agit d’identifier les assassins de M. Rafik Hariri (2005), ancien Premier ministre libanais, et de Mme Bénazir Bhutto (2007), Premier ministre du Pakistan.
[3] Si une telle opération avait été décidée, il n’y aurait pas eu de génocide.
[4] Aujourd’hui,  à Washington, le général Kagamé voit son étoile pâlir en raison des accusations portées contre son régime par les défenseurs des droits de l’Homme.
[5] Après avoir rompu avec Paul Kagamé, le général Nyamwaza se réfugia en Afrique du Sud où au mois de juin 2010, il survécut par miracle à une tentative d’assassinat.  C’est à l’occasion du procès des six Rwandais qui tentèrent de le réduire au silence qu’il  fit cette déclaration.
[6] Voir à ce sujet l’interview donnée à Pierre Péan intitulée « J’ai assisté à la préparation de l’attentat qui a déclenché le génocide » (Mariannenuméro du 28 mars au 3 avril 2014).
[7] A l’exception du jugement de Jean Kambanda, ancien Premier ministre condamné en 1998, après qu’il eut plaidé coupable contre la promesse d’une peine réduite, procédure qui de factolui avait fait accepter l’acte d’accusation du procureur. Depuis, il est fermement revenu sur cette reconnaissance.

Vatican/Rwanda - le Pape exhorte les évêques du Rwanda à prendre l’initiative pour la réconciliation

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Arusha, 03 avril 2014 (FH) –

Pape-FrancoisLe chef d l’Eglise catholique a appelé jeudi les évêques du Rwanda à savoir « prendre l’initiative » pour œuvrer à la réconciliation nationale ? 20 ans après le génocide des Tutsis.

 

 

Il a exhortés les évêques rwandais qu’il recevait à Rome à « renforcer les relations de confiance avec l’Etat » et à soutenir les familles blessées, selon l’AFP.

Le Rwanda a lancé en janvier les cérémonies de commémoration du génocide des Tutsis de 1994 dans lequel ont péri près d’un million de personnes, dont des fidèles catholiques, leurs prêtres et d’autres consacrés.

Des religieuses et des religieux, de l’ethnie hutue, sont par ailleurs accusés d’avoir joué un rôle dans le génocide.

De nombreuses victimes ont péri sous les machettes, les balles ou les grenades dans les églises où elles avaient cherché refuge

« Le Rwanda va marquer le vingtième anniversaire du début de l'épouvantable génocide qui a provoqué tant de blessures qui sont encore loin d'être refermées », a rappelé le pape.
« Je m'associe au deuil national, et vous assure de ma prière pour vos communautés souvent déchirées, (...) pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d'ethnie ou d'option politique », a-t-il poursuivi.
« La réconciliation et la guérison des blessures » qui « pourraient sembler impossibles à vue humaine après tant de souffrances », restent « certainement la priorité de l'Eglise même si le chemin est long et demande patience, respect réciproque et dialogue », a-t-il observé.
« L'Église a donc toute sa place dans la reconstruction d'une société rwandaise réconciliée » et, « dépassant les préjugés et les divisions ethniques, elle doit parler d'une seule voix ».

« Dans cette perspective, il est aussi nécessaire de renforcer des relations de confiance entre l'Église et l'État. Soyez une Église en sortie qui sache prendre l'initiative et établir la confiance », a-t-il recommandé.
« Une vigilance toute particulière, a-t-il dit, doit être portée aux familles », alors qu' « elles se trouvent aujourd'hui très menacées par le processus de sécularisation et que, dans votre pays, tant de familles ont été déchirées et recomposées ».

Trois prêtres catholiques rwandais ont été jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), dont l’abbé Hormisdas Nsengimana qui officie actuellement dans une paroisse de Florence, en Italie, après son acquittement.

Pour leur part, les abbés Athanase Seromba et Emmanuel Rukundo ont été jugés coupables et condamnés à des peines d’emprisonnement.

Par ailleurs, le TPIR a confié à la justice française le dossier Wenceslas Munyeshyaka, ancien curé de la paroisse de la Sainte Famille à Kigali.

Selon des rapports d’observation du TPIR, le dossier d’instruction dans l’affaire Munyeshyaka est très avancé devant la justice française.

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© Agence Hirondelle

Le Rwanda, vingt ans après (Radio France Culture)

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Le Rwanda, vingt ans après.

04.04.2014 

Par Thomas CLUZEL

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Même si 20 ans ne suffisent sans doute pas à apaiser les rancœurs nées du génocide et de la difficulté à vivre dans un pays dévasté, qu'est-ce qui a changé au Rwanda en 20 ans ? A la veille de trois mois de commémorations, durant lesquels le pays cherchera une fois de plus, à exorciser coûte que coûte les démons de la haine, de nombreux journaux se sont posés la question et tous font, a priori, le même constat : depuis le génocide, le Rwanda a accompli des progrès spectaculaires.

En 20 ans, raconte ce matin LA LIBRE BELGIQUE, la manière de vivre, notamment, a beaucoup changé et en particulier dans la capitale Kigali. C'est là qu'une nouvelle classe moyenne est apparue, qui se fréquente désormais dans des restaurants où les prix n'ont rien à envier à ceux des pays européens, tandis que leurs enfants se donnent rendez-vous dans des fast-foods locaux, où ils écoutent de la musique, branchés sur leur téléphone portable. Loin des ternes vêtements de bonne sœur qui faisaient autrefois le quotidien des Rwandaises, sont apparus les boubous, les pagnes et les vêtements à la dernière mode occidentale. Et puis assez étonnamment, ce qui semble frapper le plus, en réalité, les journalistes de la presse étrangère sur place, c'est la propreté. Avec ses routes plantées de palmiers et ses pelouses tondues de frais, le voyageur qui débarque à Kigali est d’abord séduit par la propreté impeccable de la capitale rwandaise, peut-on lire notamment sur le site INFO SUD. Des routes en bonne état, des rues impeccables et des parcs aux pelouses bien tondues, c'est également ce qui a retenu en premier, visiblement, l'attention des journalistes de LA LIBRE BELGIQUE, lesquels notent aussi que d’élégants gratte-ciel ont poussé le long des avenues bordées d’arbres. Partout, des grues émergent des baraquements, signalant un énième chantier de construction. 

Une revanche sur le destin pour ce petit pays enclavé et à l'économie dévastée après le génocide de 1994. Il faut dire que depuis 2001, le gouvernement du président Kagame a engagé des réformes, soutenues par une gestion rigoureuse des finances publiques, de sorte que les investissements étrangers ont été multipliés par dix entre 2004 et 2009, passant de 8 à 83 millions d’euros. Nouvelles technologies, commerce, banque, assurance. Le secteur des services contribue désormais pour moitié au produit intérieur brut du pays.

Autres progrès, relevés par la revue en ligne britannique AFRICAN ARGUMENTS, cité par le courrier international, depuis 1990, les revenus ont augmenté de près de 60 % ; les inégalités hommes-femmes ont été aplanies ; la corruption qui sévissait sous la présidence Habyarimana appartient désormais au passé ; enfin les infrastructures ont été renforcées, de sorte qu’une plus grande part de la population a désormais accès à l’eau et aux installations sanitaires.

La mortalité infantile, elle, est passée de 156 pour mille à 54 pour mille. C’est le progrès le plus important au monde en la matière, entre 2000 et 2011, estime le journal BRITISH MEDICAL. Et puis autre réussite exceptionnelle, rappelle LA LIBRE BELGIQUE, 90% des Rwandais sont aujourd'hui couverts par la sécurité sociale. Et c'est là sans doute, écrit le journal, la réalisation la plus remarquable de ces 20 dernières années.

Reste que si le Rwanda est aujourd'hui perçu comme le bon élève africain, il est une chose qui saute tout autant aux yeux, reprend la revue AFRICAN ARGUMENTS, c’est que le Rwanda est surpeuplé et que les risques que pose sa démographie menacent à présent de saper les progrès accomplis. Dans ce pays le plus peuplé d’Afrique centrale, on ne peut pas faire un pas sans croiser du monde. Toutes les collines sont cultivées jusqu’à la dernière parcelle des versants et des sommets, avec au kilomètre carré plus de 400 habitants. Le taux de fertilité, près de cinq enfants par femme, demeure élevé et les Nations Unies prévoient qu’en l’absence d’une hausse significative de l’émigration, la densité devrait doubler d’ici à 2050.

Or au cours de ces dernières années, rappelle toujours la revue britannique, la pression démographique, justement, a été un facteur déclenchant de conflits dans plusieurs pays africains et notamment parce que la rareté des ressources intensifie la concurrence et du même coup exacerbe les tensions entre ethnies, religions et régions. Voilà pourquoi, sa démographie rend aujourd'hui le Rwanda encore plus vulnérable à cette menace, estime le journal, avant de préciser que trois habitants sur cinq ont moins de 25 ans et que l’âge moyen de la population ne dépasse pas les 19 ans.

Bien sûr, avec leur dynamisme et leur esprit d’entreprise, les jeunes  peuvent aider le pays à aller de l’avant, mais ils peuvent aussi être un ferment d’agitation sociale. De nombreux conflits africains (Sierra Leone, Liberia, Nigeria) ont d'ailleurs été alimentés par les mécontentements d’une jeunesse privée de perspectives d’avenir. Or au Rwanda, les inégalités continuent de se creuser, preuve que la croissance, certes impressionnante du PIB, n’a bénéficié en réalité qu’à une petite élite urbaine.

Tant que les gens s’entendent, les différences sont reléguées à l’arrière-plan. Mais avec l’augmentation de la population, le Rwanda sera encore plus vulnérable aux chocs, qu’ils proviennent du changement climatique, d’un conflit qui éclaterait dans un pays voisin ou d'un revers économiques. Or si l’un de ces chocs ou tout autre événement imprévu se produisait, le pays pourrait à nouveau éprouver le besoin de désigner un bouc émissaire et ses vieux démons enfouis risqueraient fort de refaire surface.


La France et le génocide rwandais (Hubert Védrine)

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La France et le génocide rwandais

04.04.2014 - 07:18 Ajouter à ma liste de lecture

hubert-vedrine2.jpg Source

Quel souvenir du génocide au Rwanda ?

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le vendredi de 7h32 à 7h35Ecoutez l'émission

4 minutes

04.04.2014

Au Rwanda, il y a vingt ans, par dizaines voire centaines de milliers, les tueurs ont pris la machette. Leur mission : les tuer tous... Tous les Tutsi et aussi ceux que le pouvoir de l’époque présentait comme leurs complices : les Hutu démocrates ou « modérés », par opposition aux Hutu extrémistes qui étaient les tenants du génocide. Depuis, chaque année, le Rwanda se penche sur son passé « pour mieux regarder vers l’avenir », selon l’Etat. 

 

Particularité de ce génocide : tueurs et rescapés « voisinent » et cohabitent,  bon gré mal gré, dans une forme de non-dit historique. En effet, depuis la fin du génocide, toute référence explicite à la notion d’ethnie est interdite, même si le génocide a ancré l’ethnisme dans la réalité et dans la conscience collective rwandaise et universelle. Pourtant, au cours de la semaine de commémoration officielle, le tabou est levé. Les médias diffusent à la chaine des documents d’archives et des programmes liés au génocide.

Déterrement LAURE DE VULPIAN © RADIO FRANCE

 

Selon un rituel désormais bien ancré, le pays adopte la couleur du deuil, le violet et s’interdit toutes festivités. Les survivants ouvrent les fosses communes et exhument les restes de leurs proches , à la recherche d’un objet, d’un bijou ou d’un morceau de pagne qui auraient appartenu à une mère, une sœur ou un fils. Les ossements sont lavés avec soin, pour honorer les morts. A ces opérations de « déterrement », succèdent des inhumations collectives « en dignité » dans les différents Mémoriaux.

Le 7 avril, au cours de grandes veillées nocturnes, les rescapés livrent leurs témoignages, toujours déchirants, au cours desquels ils font publiquement le récit de la perte des leurs et de leur « devoir de survie ».

 

Ces commémorations peuvent sembler cruelles. Mais ce retour organisé et socialisé de la douleur est vécu comme une nécessité par les rescapés, pour qui l’oubli serait comme une seconde mort de leurs proches. A l’inverse, le reste de la population accepte en silence – et parfois à contrecœur - ce ressassement du passé.

Ce qui a conduit l’Etat à décider récemment que les grandes commémorations nationales seraient désormais quinquennales. A terme, on va donc assister à une privatisation de la mémoire du génocide.

Dans ce contexte, comment ne pas revenir sur cet événement, tragique et universel ? Cette vingtième commémoration est une invitation à s’interroger : qu’est-ce qu’être une rescapée de ce génocide ? Concrètement, c’est avoir été soi-même un gibier, une proie. C’est avoir été le « cafard » que l’autre voulait absolument écraser, exterminer ; l’ennemie à chasser, à débusquer, à violer, à tuer. Et in fine, c’est survivre à ses proches, à sa famille… parfois en restant « seule au monde ». 

 

 

Je ne voyais pas pourquoi vivre sans ma famille et mes enfants

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Deux fois déjà, Leiny a témoigné de son calvaire, publiquement, lors de commémorations récentes à Paris. Cette pratique est répandue chez les rescapés rwandais de France et d’ailleurs. Elle est d’un grand réconfort.

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Les époux Patureau © RADIO FRANCE

La Rwandaise Espérance Patureau n’était pas au Rwanda pendant le génocide. Elle a eu la vie sauve, certes, mais elle a perdu presque tous ses frères et sœurs.
Mariée à un Français depuis 1979, Espérance vit à Chalette, à côté de Montargis (Loiret). C’est elle qui a fondé la cellule locale d’Ibuka qui compte aujourd’hui 25 membres, tous « Blancs ». Pour elle, ce sont « des frères et des sœurs » à qui, elle, Rwandaise, permet de« toucher l’histoire du doigt ».

 

Elle dit pourquoi et comment elle commémore ce génocide, qu’elle a vécu à distance.

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Bernard Patureau est le mari d’Espérance. Cet ancien ingénieur agronome explique ce qu’ont été ces vingt dernières années, pour elle et pour lui :

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En France, certaines personnes regrettent une commémoration "parcellaire" du génocide rwandais. Ils 'agit souvent de Hutu qui aimeraient qu'on n'oublie pas les victimes des représailles du FPR suite au génocide.

Jean-Marie Vianney Ndagijimana 

 ABDELHAK EL IDRISSI © RADIO FRANCE

Jean-Marie Vianney Ndagijimana a été ambassadeur du Rwanda à Paris de 1990 à 1994, puis éphémère ministre des Affaires étrangères. Pour lui les Hutu ont également été victimes d'un "génocide", non pas par l'ampleur mais par l'intention. Il vit aujourd'hui à Orléans, et continue de demander une commémoration de "toutes les victimes" :

 

Les Hutu doivent se cacher la nuit pour aller faire leur devoir de mémoire

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Des commémorations officiellement « difficiles »

Commémorer en France, cela ne va pas forcément de soi pour différentes raisons, historiques ou politiques. Tout simplement parce que le soutien que Paris a apporté avant et pendant le génocide au régime hutu pèse de tout son poids. Depuis, jamais la France n’a reconnu la moindre faute, la plus petite responsabilité effective, au contraire des Etats-Unis, de l’ONU et de la Belgique. Seul Nicolas Sarkozy, a reconnu « de graves erreurs d’appréciation et une forme d’aveuglement » de la part des autorités françaises. C’était le 25 février 2010, lors de sa visite officielle au Rwanda.

Marcel KabandaLAURE DE VULPIAN © RADIO FRANCE

Difficulté supplémentaire et de taille : une procédure judiciaire pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » vise depuis 2005 des militaires français et, potentiellement, les politiques qui ont donné les ordres aux généraux. On comprend mieux pourquoi ce « dossier rwandais » est sensible, au point de constituer dans certains milieux un abcès de fixation.

Impossible dans ces conditions d’obtenir, pour l’instant en tout cas, un monument ou un lieu de mémoire à Paris, qui soit dédié aux victimes du génocide des Tutsi.

Ce n’est pourtant pas faute de le demander, selon Marcel Kabanda, historien et président d’Ibuka-France.

 

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Et pourtant, Rémi Korman, doctorant à l’EHESS, veut croire à une embellie. Il prépare une thèse sur « la construction de la mémoire du génocide des tutsi au Rwanda ; étude des processus de démoralisation ».

Les Français ont une vision assez vague du génocide rwandais

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Les monuments existants :

A Cluny en Saône-et-Loire, depuis le 11 avril 2011
A Dieulefit dans la Drôme, depuis le 29 juin 2013

A Bègles en Gironde, depuis le 30 novembre 2013 

Et bientôt :
A Toulouse, le 12 avril 2014.
Et le 17 mai 2014 à Chalette (45).

 

 

IBRB MJT

Quel souvenir du génocide au Rwanda ? (Jean-Marie Vianney Ndagijimana sur France Culture)

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http://www.franceculture.fr/emission-pixel-quel-souvenir-du-genocide-au-rwanda-2014-04-04#

En France, certaines personnes regrettent une commémoration "parcellaire" du génocide rwandais. Ils 'agit souvent de Hutu qui aimeraient qu'on n'oublie pas les victimes des représailles du FPR suite au génocide.

Jean-Marie Vianney Ndagijimana 

 ABDELHAK EL IDRISSI © RADIO FRANCE

Jean-Marie Vianney Ndagijimana a été ambassadeur du Rwanda à Paris de 1990 à 1994, puis éphémère ministre des Affaires étrangères. Pour lui les Hutu ont également été victimes d'un "génocide", non pas par l'ampleur mais par l'intention. Il vit aujourd'hui à Orléans, et continue de demander une commémoration de "toutes les victimes" :

 

Les Hutu doivent se cacher la nuit pour aller faire leur devoir de mémoire

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http://www.franceculture.fr/emission-pixel-quel-souvenir-du-genocide-au-rwanda-2014-04-04# 

La France annule sa participation aux commémorations du génocide rwandais

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mediaLe président rwandais Paul Kagame au forum économique mondial de Davos, le 24 janvier 2014.REUTERS/Ruben Sprich
La France a décidé d'annuler sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais, après les déclarations du président Paul Kagame l'accusant d'avoir participé aux massacres, a annoncé ce samedi 5 avril le ministère des Affaires étrangères.

Mise à jour 06/04/14 : La France sera représentée lundi à Kigali aux commémorations marquant le 20e anniversaire du génocide rwandais par son ambassadeur Michel Flesch, a-t-on appris dimanche au Quai d'Orsay.


« La France est surprise par les récentes accusations portées à son encontre par le président du Rwanda » qui « sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. « Dans ces conditions, Mme (Christiane) Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ne se rendra pas ce lundi à Kigali », a-t-il ajouté. La France devait être représentée aux cérémonies organisées dans la capitale rwandaise, marquant le 20e anniversaire des massacres.

Dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique, à paraître ce dimanche 6 avril, Paul Kagame a dénoncé le « rôle direct » de la Belgique, ancienne puissance coloniale, et de la France « dans la préparation politique du génocide » et « la participation de cette dernière à son exécution même ». Il accuse les soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994 sous mandat de l'ONU dans le sud du pays, d'avoir été «complices » mais aussi « acteurs » des massacres qui ont fait, selon l'ONU, 800 000 morts, essentiellement tutsi, entre avril et juillet 1994.

Maintes fois démenties par Paris, les accusations du président Kagame, ancien chef de la rébellion tutsi à la tête du Rwanda depuis 1994, reprennent celles déjà formulées par Kigali à plusieurs reprises et notamment en août 2008 à l'occasion de la publication du rapport de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide. En janvier dernier, les militaires français nommément cités par Kigali, et notamment le général Jean-Claude Lafourcade, patron de l'opération Turquoise, avaient jugé que « leur honneur était sauf », considérant que le gouvernement rwandais avait été «incapable d'apporter la moindre preuve » de ses accusations « infondées, indignes et inacceptables ».

Les nouvelles déclarations de Paul Kagame surviennent alors que les relations franco-rwandaises, rompues entre 2006 et 2009, semblaient s'être normalisées, surtout depuis la condamnation en mars à 25 ans de prison de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France pour génocide. Un procès dont Paul Kagame a également minimisé l'enjeu : «On nous présente cette sentence comme un geste, presque comme une faveur de la France à l'égard du Rwanda, alors que c'est le rôle de la France dans le génocide qu'il conviendrait d'examiner », a-t-il insisté.

Pourquoi Kagame attaque-t-il ?

Il y a quelque chose d’étonnant dans cette grosse poussée de fièvre. Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner aux affaires en 2007, le climat était à l’apaisement. La France avait reconnu de graves erreurs d’appréciation en 1994 au Rwanda. Dans l’enquête sur l’attentat du président Habyarimana, le juge Jean-Louis Bruguière, très anti-FPR, avait laissé la place à Marc Trévidic, beaucoup plus circonspect. Surtout, après 15 ans d’immobilisme, la France était enfin décidée à poursuivre en justice les présumés génocidaires réfugiés sur son sol. Cela a été le cas de Pascal Simbikangwa, condamné en mars dernier.

Aujourd’hui, malgré tous ces gestes de Paris, Kigali attaque à nouveau. Quand le président Kagame accuse les militaires de l’opération Turquoise d’avoir participé à l’exécution du génocide sur le massif de Bisesero, il porte l’accusation la plus grave qui soit et le président Hollande peut difficilement rester sans réagir. Est-ce que le Rwanda se prépare à faire des révélations sur Turquoise ? Est-ce que ce pays s’agace de ne pas recevoir d’excuses officielles de la part de la France, vingt ans après les événements ? Ce qui est sûr, c’est que quelques semaines après la crise avec l’Afrique du Sud, le président Kagame ne craint pas d’ouvrir un nouveau front diplomatique, cette fois avec la France.

Lire à ce sujet le livre "La France a-t-elle participé au génocide rwandais ?"

C'est le titre du dernier livre de l'Ambassadeur Jean-Marie NDAGIJIMANA* 

Éditions la Pagaie, 184 pages ; ISBN : 9782916380124

Prix actuel : 15€ 

Contact : jeanmarie.ndagijimana@gmail.com 

Résumé 

928300820De partout fusent des réquisitoires contre la France, l’accusant d’avoir fait et défait l’histoire dramatique du Rwanda. Les uns regrettent que la France n’ait pas agi assez vite et efficacement pour contrer le génocide de 1994, tandis que d’autres lui reprochent un engagement excessif. D’aucuns vont jusqu’à prétendre que son soutien militaire au Rwanda d'octobre 1990 à décembre 1993 aurait constitué un encouragement au génocide des Tutsi. D’autres affirment que ce génocide aurait pu se produire dès 1991, lorsque le FPR a lancé sa deuxième offensive et occupé les préfectures du Nord,  si la France n'était pas alors intervenue.

Quel fut donc le rôle de la France dans cette guerre commencée le 1er octobre 1990, et qui se transforma en folie meurtrière collective à partir du 6 avril 1994 ? Que fit la France, mandatée par l'ONU, pour aider le Rwanda à éviter l’apocalypse ? Qu’aurait-elle dû faire qu’elle n’a pas fait ? Et  les autres puissances occidentales ? Pourquoi, vingt ans plus tard, la France est-elle l’objet d’accusations de complicité de génocide de la part du gouvernement rwandais actuel et de ses alliés ? La France de Mitterrand et Balladur a-t-elle vraiment participé au génocide des Tutsi ? 

L'auteur essaye de répondre à toutes ces questions, en se basant sur les informations auxquelles il a pu avoir accès durant sa mission de quatre ans à Paris.

L’auteur :

*Jean-Marie Ndagijimana était Ambassadeur du Rwanda à Paris d’octobre 1990 à avril 1994. Il a, à ce titre, suivi de près l’engagement de la France au Rwanda au cours de cette période. 

M. Jean-Marie  NDAGIJIMANA est juriste de formation. Il a fait ses études dans les universités de Bujumbura et de Kinshasa. Diplomate de carrière, il a servi dans les postes de Bruxelles, Addis Abeba et Paris. C’est un observateur privilégié des conflits ethniques et politiques de son pays d’origine, le Rwanda, et de toute la région des Grands Lacs. Il anime aujourd’hui plusieurs organisations qui militent en faveur du respect des droits de l'homme et la réconciliation nationale/régionale basée sur une justice impartiale et le dialogue. Il est l'auteur de plusieurs livres.

 

Rwanda : commémorations du vingtième anniversaire du génocide – réaction de la France aux accusations du président du Rwanda (5 avril 2014)

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Communiqué du ministère français des Affaires étrangères

La France est surprise par les récentes accusations, portées à son encontre par le Président du Rwanda. Ces accusations sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années en nos deux pays.

Dans ces conditions, Mme Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ne se rendra pas ce lundi 7 avril à Kigali.

La France regrette de ne pouvoir prendre part aux commémorations du vingtième anniversaire du génocide car elle tient à s’incliner devant la mémoire des victimes et à s’associer au deuil des familles et du peuple rwandais.

Nous sommes déterminés à poursuivre notre politique de répression du génocide et de condamnation des bourreaux. Nous continuerons d’œuvrer à la prévention des génocides partout dans le monde.

Source

France-Rwanda : l'honneur de la France (Alain Juppé)

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header-new_v2.pngJe connais trop les exigences de la « realpolitik »  pour ne pas comprendre la prudence de la ligne diplomatique que suit la France depuis plusieurs années dans sa relation avec le Rwanda. Ce pays joue un rôle économique et politique important dans la région des Grands Lacs et en Afrique en général. Nous avons eu raison de choisir la voie de la réconciliation avec ses dirigeants.

Mais pas à n’importe quel prix! Pas au prix de la falsification de l’histoire qui ne cesse de se propager à l’encontre de la France, de ses dirigeants politiques, de ses diplomates et de son Armée.

En écrivant cela je ne pense pas au récent libelle publié à Bordeaux et dont je suis la cible unique, comme si, à la date des faits, il n’y avait pas eu un Président de la République, et , successivement, deux Premiers Ministres, deux Ministres des Affaires Etrangères et deux Ministres de la Défense. Je m’attendais à ce que la « Juppémania » ambiante déclenche les coups bas.

Mais ce n’est plus de cela qu’il s’agit désormais. C’est d’une inacceptable mise en cause de la France par le Président du Rwanda, qui dans un  article à paraître dimanche dans Jeune Afrique accuse notre  pays d’avoir organisé et encouragé le génocide, d’en avoir été complice et même acteur.

Ces accusations, on le sait, sont totalement infondées. La mission parlementaire présidée en 1998 par Paul Quilès et dont le rapporteur était Bernard Cazeneuve, actuel ministre de l’Intérieur, a apporté un éclairage rigoureux sur les événements. M.Quilès en résumait ainsi le contenu dans un article publié le 11 septembre 2009 dans « International et défense »: « Cessons de diaboliser la France ».

Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait. Bien au contraire avant mars 1993 (date de prise de fonction du gouvernement Balladur) comme après cette date, notre pays a tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps. Il a efficacement oeuvré à la conclusion des accords d’Arusha qui posaient les bases de cette réconciliation et qui ont été salués positivement par M. Kagamé lui-même.

Il est rigoureusement faux que la France n’ait pas dénoncé le déclenchement du génocide en le qualifiant en ces termes même. Mes déclarations publiques en font foi, en mai 1994, au conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne comme à l’Assemblée Nationale.

Quand aux accusations portées contre notre Armée, elles sont tout simplement honteuses. Nos soldats ont exécuté strictement la mission qui leur avait été assignée par le gouvernement, en application d’une résolution très précise du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils l’ont fait avec le courage et la discipline qui les caractérisent. Je me souviens de l’accueil enthousiaste que leur ont réservé les centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qu’ils ont protégés.  

Sans doute subsiste-t-il encore des zones d’ombre sur cette période tragique. Malgré les investigations de l’ONU, de la justice française, de la justice espagnole, on ne sait toujours pas qui sont les auteurs de l’attentat contre l’avion qui transportait le Président Habyarimana et le Président du Burundi le 6 avril 1994 . C ‘est le lendemain de cet attentat qu’ont commencé les massacres de 800 000 Tutsi (et Hutu modérés). En connaître les auteurs seraient de première importance pour comprendre l’enchaînement des faits. On peut espérer, comme la mission Quilès, que « la vérité fera peu à peu son chemin. C’est ainsi que le souvenir des victimes du génocide ne se confondra pas avec les intérêts de ceux qui prétendent parler en leur nom ».

En attendant que vienne la vérité, on ne peut tolérer la véritable entreprise de falsification historique qui veut faire porter à la France la culpabilité du génocide.

La communauté internationale a failli, c’est un fait. Elle a été incapable de prévenir et d’arrêter le génocide. Mais la communauté internationale, ce n’est pas la France seule. C’est le Conseil de sécurité des Nations Unies dont Kofi Annan qui dirigeait alors le Département des Opérations de Maintien de la Paix a décrit plus tard la paralysie. Il écrit: « Les Français ont poussé dès le début des négociations d’Arusha pour qu’une force de l’ONU soit déployée au Rwanda en soutien de l’accord de paix. Hormis côté français, il y avait au début peu d’appétence chez les membres permanents du Conseil de sécurité pour mandater une nouvelle force de maintien de la paix… » Plus loin, il ajoute: « Nous devons reconnaître que le monde a échoué face au mal. La communauté internationale et les Nations Unies n’ont pu mobiliser la volonté politique de l’affronter. » La « communauté internationale » , ce sont aussi les Etats-Unis, très influents dans la région et dont le Président Clinton lui-même a reconnu l’inaction. Ce sont aussi les pays européens dont certains avaient des responsabilités historiques dans la région. La France a été la seule puissance à agir.

Il serait aujourd’hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. J’appelle le Président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté  l’honneur de la France, l’honneur de son Armée, l’honneur de ses diplomates.

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Pressions des amis du FPR/Kagame contre le Ministre Alain Juppé

Génocide des Tutsi : Lettre ouverte à M. Alain Juppé

Un collectif de citoyens bordelais et de personnalités s'intéressant au rôle de l'Etat français dans le génocide des tutsi du Rwanda adresse cette lettre à Alain Juppé, récemment réélu maire de Bordeaux et ministre des affaires étrangères de 1993 à 1995.



Monsieur Alain Juppé,

Nous, habitants de Bordeaux, et citoyens attentifs au respect de la mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, constatons que depuis 20 ans vous tenez, concernant ce crime, un discours qui entre en contradiction avec la réalité des faits. Il suscite de graves interrogations sur votre rôle à l'époque, ainsi que sur celui de notre État, auxquelles nous vous invitons à répondre.

Vous étiez ministre des affaires étrangères d'avril 1993 à avril 1995. Au cours de cette période, au Rwanda, se mettait en place et se réalisait un génocide : en 1994, il y a 20 ans, plus de 800 000 personnes furent assassinées pour la seule raison que la mention Tutsi figurait sur leurs cartes d'identité. Les forces armées rwandaises (FAR) et les milices civiles réalisèrent les massacres. Ce crime, organisé et rapide, dura 3 mois !
L’État français, jusqu'en 1994, était particulièrement proche des autorités rwandaises. La présence militaire sur place est un des aspects les plus visibles de cette proximité : de 1990 à la fin du génocide, 3 opérations françaises se déployèrent au Rwanda, et il n'y eut que quelques mois au cours desquels notre armée ne fut pas présente en nombre sur le territoire de ce petit pays. Depuis 20 ans, des historiens, des écrivains, des journalistes, des associations, ainsi que des organisations internationales1, accusent les autorités françaises d'avoir une responsabilité coupable dans la réalisation du génocide, ou d'avoir été complices de celui-ci.
Environ 10 ans après les faits, des responsables politiques français commencèrent à parler « d'erreur criminelle » (B. Kouchner), puis « d'aveuglement » (N. Sarkozy), pour qualifier les décisions prises par notre État à cette époque 2. Mais votre position est toute autre. Selon vous, la France n'a rien à se reprocher, bien au contraire. Vos arguments sont clairs, vous les développez par exemple sur votre blog, dans un article mis en ligne le 1er mars 2010.
Concernant les accusations dirigées contre vous, vous vous contentez de les balayer d'un revers de la main, au seul motif qu'elles ne seraient « évidemment qu'un tissu d'allégations mensongères ». Mais lorsque vous exposez votre vision des événements, force est de constater que vous omettez et contredisez des faits avérés, afin de produire un discours dédouanant les dirigeants français de toute responsabilité.

Selon vous, M. Juppé, « le gouvernement français a tout fait pour réconcilier le gouvernement du président Habyarimana, légalement élu, et le leader du front patriotique rwandais (FPR) », « bref le processus de paix semblait bien engagé... jusqu'à l'attentat du 6 avril 1994 qui a évidemment ruiné les efforts de la diplomatie française. ».
Vous offrez, en quelques phrases, un vernis démocratique au régime de Juvénal Habyarimana, arrivé en pouvoir en 1973 par un coup d'état, et vous légitimez ainsi l'aide que lui offraient les autorités françaises. Mais vous fermez les yeux sur tous les éléments qui montraient la préparation du génocide : le massacre des Bagogwe en 1991 ; celui des Tutsi dans le Bugesera, dans la région de Kibuye et dans le nord-ouest en 1992 et 1993 ; ainsi que les nombreux rapports, français 3 et internationaux, qui en attestent. Les plus notables, publiés en 1993, sont celui de 4 ONG 4, dont la FIDH, et celui de la commission des droits de l'Homme de l'ONU 5. Ils interrogent déjà sur la possibilité de qualifier ces massacres de génocide. Ils démontrent également qu'ils sont encadrés par les autorités administratives et l'armée rwandaise, à une époque où les forces militaires françaises collaborent étroitement avec celles-ci.
Devant la multitude de ces voyants rouges6, n'aurait-il pas été de votre devoir de dénoncer les crimes du régime et d'appeler à suspendre notre coopération, plutôt que de les camoufler derrière le paravent des accords d'Arusha ?
Ce processus de paix, bien engagé selon vous, était pourtant qualifié par le président Habyarimana de « chiffon de papier »7. Pouviez-vous réellement ignorer que l'État français enfreignait ses clauses, notamment en poursuivant les fournitures d'armes au régime raciste de Kigali bien après sa signature définitive (le 04 août 1993) : la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) intercepta, sur l'aéroport de la capitale, une livraison en janvier 19948; selon Edouard Balladur, la dernière autorisation d'exportation de matériel de guerre date du 6 avril 9? Enfin, et c'est beaucoup plus grave, Human Rights Watch révèle, après une enquête menée en 1995, qu'au moins 5 livraisons d'armes en provenance de la France et à destination des forces génocidaires ont eu lieu via l'aéroport de Goma, à la frontière zaïroise10. Elles s'effectuèrent après le 17 mai, alors que plus personne ne pouvait ignorer qu'un génocide était en cours, et que l’ONU venait de décréter un embargo sur les armes.
Les témoignages qui étayent ces conclusions sont-ils tous, eux aussi, mensongers ? Vous admettiez pourtant, durant le génocide, ne pas connaître les décisions de l’Élysée concernant les ventes d'armes11. N'est-ce pas plutôt ces dernières qui ruinèrent les efforts de la diplomatie française, si ces efforts ont existé ? Et l’État français ne doit-il pas se reprocher cette aide aux génocidaires ?

Par ailleurs, vous écrivez : « loin de se taire sur tout ce qui s'est alors passé au Rwanda, le gouvernement français a, par ma voix, solennellement dénoncé le génocide dont des centaines de milliers de Tutsis étaient les victimes. ». C'est vrai, vous avez dénoncé le génocide, et vous étiez le premier responsable politique français à le faire, à un moment où il devenait impossible de nier son existence, et où l’État devait corriger sa position. C'était le 16 mai 1994, cinq semaines après le début des massacres, alors que certains médias français employèrent le mot de génocide dès le 11 avril12, et que l'ordre d'opération d'Amaryllis13, daté du 8 avril, mentionnait que « les membres de la garde présidentielle ont mené [...] l'arrestation et l'élimination des opposants et des Tutsis ». Les autorités françaises savaient. Elles étaient les mieux placées pour connaître exactement ce qui se passait au Rwanda, bien avant le 16 mai.
Mais quand, devant l'évidence des faits, vous dénoncez les responsables des massacres, c'est pour mieux mentir sur leur chronologie en prétendant, le 18 mai à l'assemblée nationale , qu'ils sont la conséquence d'une nouvelle attaque du FPR14. Or le FPR, en 1994, n'est intervenu qu'après le début du génocide15, et il était la seule force sur place à mettre fin à celui-ci. Présenter les choses comme vous le faisiez, n'était-ce pas une manière de détourner les accusations qui visaient ses véritables auteurs ?
De plus, le 16 juin, dans une tribune accordée au journal Libération16, vous parlez des « responsables de ces génocides » au Rwanda, au pluriel, laissant entendre qu'il y aurait eu un second génocide, commis par une autre partie que vous ne nommez pas. Cette thèse, que plus personne n'ose sérieusement soutenir aujourd'hui, permettait de dédouaner les responsables des tueries, en prétendant qu'ils ne faisaient que se défendre... Vous repreniez ainsi l'argument qu'employaient les génocidaires pour exterminer la population civile Tutsi. Quels éléments pouvaient être suffisants pour vous permettre d'évoquer un second génocide, alors que le rapport de l'ONU d’août 199317 ne vous avait, lui, pas alerté ? Oseriez-vous encore, M. Juppé, laisser entendre qu'en 1994 plusieurs génocides étaient commis au Rwanda ?
Nous l'avons vu, les autorités françaises connaissaient la nature et l'ampleur des massacres, dès le commencement de ceux-ci18. Pouviez-vous ignorer qu'un génocide était en cours lorsque vous receviez à Paris, le 27 avril, le ministre des affaires étrangères du gouvernement intérimaire rwandais, ainsi que l'idéologue extrémiste Jean-Bosco Barayagwiza ? Ce dernier est l'un des fondateurs de la RTLM, la radio appelant aux tueries, qui fut un outil fondamental du génocide 19. Il a été condamné à 32 ans de prison par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda. La réception de ces personnes au Quai d'Orsay, mais aussi à l’Élysée et à Matignon, « rendait le génocide respectable », pour employer les mots de l'historienne Alison Des Forges20. La Belgique et les USA leur avaient fermé leurs portes, la France fut le seul pays occidental à traiter avec eux.
Cette réception, M. Juppé, vous la taisez. Vous ne pouvez pas même la justifier par une condamnation verbale des responsabilités portées par vos hôtes. Celle-ci n'a pas existé...

Vous écrivez enfin « Ce que je sais, c'est que la communauté internationale a fait preuve d'une passivité, voire d'un « aveuglement » scandaleux. [...] le conseil de sécurité a été incapable de prendre la moindre décision... sauf celle de ramener les effectifs de la MINUAR de 2548 à 270 hommes (21 avril 1994) » ; « Devant la carence de la communauté internationale [...], la France a été la seule à avoir un sursaut de courage. J'ai longuement expliqué, à l'époque, l’initiative qui a abouti à l'opération Turquoise ».
Là encore, vous contredisez les faits. La France ne s'est nullement opposée à la passivité de la communauté internationale que vous dénoncez. Elle y a participé, en votant la résolution 912 du conseil de sécurité de l'ONU, réduisant l'effectif de la MINUAR à 270 hommes, le 21 avril 1994, 14 jours après le début du génocide. Vous avez vous même déclaré, lors du conseil des ministres restreint du 13 avril 1994, être favorable à la suspension de la MINUAR21, à un moment où le pire pouvait encore être évité. Ce n'est que dans un second temps, au mois de juin, alors que le génocide touche à sa fin, que l’État français prend la décision d'intervenir. Ce n'est pas un moment anodin : Kigali menace de tomber aux mains du FPR, qui s'oppose militairement aux forces armées rwandaises et stoppe l'extermination des Tutsi.
Faut-il rappeler que l'opération Turquoise, qualifiée d'« humanitaire », était lourdement armée22 et composée en grande partie de l'élite des forces spéciales23? Et que la France a imposé unilatéralement, sans l'accord du conseil de sécurité, une « zone humanitaire sûre » dans laquelle les tueurs ne seront pas désarmés, les responsables ne seront pas arrêtés, et depuis laquelle la RTLM, qui appelait aux massacres, pourra continuer à émettre sans souffrir de tentative de brouillage ni de neutralisation24?
Les forces françaises avaient pourtant le devoir d'interrompre le génocide et d'arrêter les coupables, notamment à partir du 28 juin, date de sa reconnaissance par l'ONU : la France est signataire de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, et l'opération « humanitaire », placée dans le cadre du chapitre VII25 de la charte de l'ONU, pouvait recourir à « tous les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs humanitaires énoncés »26. Mais les objectifs militaires sur place étaient tout autre, comme en témoignent des propos d'officiers27, ainsi que l'ordre d'opération de Turquoise appelant à inciter les autorités locales à rétablir leur autorité28. Il s'agit bien ici des autorités qui ordonnaient et organisaient le génocide !
Si l'opération Turquoise a permis par endroits de sauver des vies, elle a ailleurs, comme à Bisesero, du 27 au 30 juin, laissé les tueurs finir librement leur besogne29. Elle a créé un véritable sanctuaire, défendu militairement, dans lequel les responsables du génocide ne pouvaient être inquiétés, puis elle a organisé leur fuite vers le Zaïre30.
Continuez-vous à prétendre, M. Juppé, contre l'évidence des faits, que l’État français s'est opposé à la passivité de l'ONU devant le génocide des Tutsi ? Et que l'opération Turquoise n'était qu'une opération humanitaire, dont le but était de lutter contre ce génocide ?

Aux premiers jours du génocide, les extrémistes hutu se retrouvaient à l'ambassade de France. Les discussions devant aboutir à la formation du gouvernement génocidaire s'y tinrent en partie, avec la participation de l'ambassadeur J.-M. Marlaud, donc sous votre responsabilité directe31. Durant la même période, tout près de l'ambassade, Madame Agathe Uwilingiyimana, première ministre dite hutu modérée, favorable aux accords de paix, se faisait assassiner, comme beaucoup des responsables politiques partageant ses opinions. Vous n'avez jamais eu un mot pour dénoncer ces assassinats ! Mais vous avez traité, comme nous l'avons vu, avec le gouvernement génocidaire, le reconnaissant de fait et lui offrant la caution de la France.

En 1998, lors de votre audition par la mission d'information parlementaire, vous avez évoqué ces faits par un euphémisme particulièrement surprenant, parlant du « départ des hutus modérés »32. Plus qu'une maladresse, n'était-ce pas là, encore une fois, une manière de dédouaner les criminels avec qui vous traitiez, et de refaire le passé ?
Vingt ans après, alors que notre justice vient pour la première fois de juger, et de déclarer coupable de génocide, un Rwandais séjournant en France, n'est-il pas grandement temps d'oser regarder le passé en face? Nous souhaitons que l’État qui nous représente ait la dignité de reconnaître ses erreurs. C'est la seule attitude qui puisse nous paraître respectable, aujourd'hui, devant la souffrance immense générée par le génocide des Tutsi.
Le mandat que vous aviez à l'époque, les décisions que vous avez prises, la manière dont vous les avez défendues jusqu'à présent, font de vous un acteur majeur de la politique française au Rwanda. Les mensonges de ceux qui nous gouvernaient en 1994, concernant l'aide fournie à la réalisation du génocide des Tutsi, nous concernent au plus haut point. Votre discours, qui entre en contradiction avec les faits avérés, pourrait être qualifié de révisionniste. Il nous paraît inacceptable qu'un homme tenant des propos sur un génocide visant à tromper ses concitoyens puisse représenter la population bordelaise. C'est également notre dignité qui est en jeu ! Nous vous invitons donc, encore une fois, à répondre avec clarté et honnêteté aux questions que nous vous posons.


Signataires :
  • AUBRY Patrick (réalisateur, Pessac);
  • BOURREAU Pierre (chercheur en informatique, Bordeaux);
  • CATTIER Emmanuel (Commission d’Enquête Citoyenne pour la vérité sur l'implication française dans le génocide des Tutsi);
  • CLARKE Bruce (plasticien);
  • COURTOUX Sharon (membre fondateur de l'association Survie);
  • DELTOMBE Thomas (éditeur et journaliste);
  • DIA Thierno I. (analyste de l'image, Bordeaux); DIOP Boubacar Boris (écrivain);
  • FANON MENDES FRANCE Mireille (membre de la Fondation Frantz Fanon);
  • GALABERT Jean-Luc (psychologue);
  • GAUTHIER Alain (président du CPCR);
  • GODARD Marie Odile (maître de conférences en psychologie, Amiens);
  • GOUTEUX Bruno (journaliste et webmaster);
  • GRANDCHAMP Simon (ingénieur, Bordeaux);
  • GRENIER Etienne (avocat, Bordeaux);
  • HANNA Gilbert (syndicaliste et journaliste à la clé des ondes, Bordeaux);
  • KAYIMAHE Vénuste (rwandais et rescapé, écrivain, employé au Centre d’échanges culturels franco-rwandais à Kigali de 1975 à 2000);
  • LAINÉ Anne (cinéaste, présidente d'Appui Rwanda);
  • DE LA PRADELLE Géraud (professeur émérite);
  • LE COUR GRANDMAISON Olivier (universitaire);
  • LEMOINE Benoît (président de Survie Gironde, Bordeaux);
  • MABON Armelle (historienne);
  • MESTRE Claire (médecin et anthropologue, Bordeaux);
  • MOREL Jacques (auteur de La France au cœur du génocide des Tutsi); 
  • MUGICA Romain (psychologue, Gradignan);
  • MUKANTABANA Adélaïde (Rwandaise et rescapée, Bègles);
  • NDIAYE Abdourahmane (économiste, Bordeaux);
  • NONORGUES Marie-Paule (avocate, Bordeaux);
  • LES OGRES DE BARBACK (artistes);
  • OUEDRAOGO Dragoss (anthropologue, cinéaste, réalisateur, Bordeaux);
  • PETITDEMANGE Cécile (étudiante à Sciences Po Bordeaux);
  • ROBERT Nicolas (infirmier, Bordeaux);
  • DE SAINT-EXUPÉRY Patrick (auteur de L'inavouable, la France au Rwanda (Ed. des Arènes, 2004), Complices de l'inavouable, la France au Rwanda (Ed. des Arènes, 2009), La fantaisie des Dieux, Rwanda 94 (Récit graphique en bd, avec Hippolyte, Ed. des Arenes, 2014));
  • SITBON Michel (éditeur et journaliste);
  • SOW Cheikh (militant d'éducation populaire, Bordeaux);
  • TARRIT Fabrice (président de Survie);
  • TOBNER Odile (ancienne présidente de Survie);
  • TOULABOR Comi (directeur de recherche à Sciences Po Bordeaux);
  • TRYO (artistes)

1. Parmis lesquels : Marcel Kabanda, Jean-Pierre Chrétien, Alison Des Forges, Gérard Prunier, Catherine Coquery-Vidrovitch (historiens), Colette Braeckman, Patrick de Saint-Exupéry, Jean-François Dupaquier, Laure de Vulpian (journalistes), Boubacar Boris Diop, Jacques Morel (écrivains), FIDH, Human Rights Watch, Survie, etc.
  
2. Auparavant les USA, par les voix de B. Clinton et M. Albright, ont reconnu leurs erreurs et présenté des excuses, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a exprimé ses regrets, le Premier ministre belge G. Verhofstadt a déclaré «au nom de mon pays et de mon peuple, je demande pardon ».

3. Par exemple l’ambassadeur français à Kigali Georges Martres adresse, le 15 octobre 1990, au Quai d’Orsay un télégramme où il utilise les termes de « génocide » et d’« élimination totale des Tutsi » : " [la population rwandaise d'origine tutsi] compte encore sur une victoire militaire, grâce à l’appui en hommes et en moyens venus de la diaspora. Cette victoire militaire, même partielle, lui permettrait, d’échapper au génocide." En 1998, G. Martres déclare à la Mission d'Information Parlementaire : "Le génocide était prévisible dès cette époque [fin 1990]". L'attaché de défense à Kigali, le colonel R. Galinié, écrit dans un message envoyé à Paris le 24 octobre 1990 l'éventualité de « l'élimination physique à l'intérieur du pays desTutsis, 500 000 à 700 000 personnes, par les Hutus, 7 millions d'individus... »

4. Rapport de la Commission internationale d'enquête sur les violations des Droits de l'homme au Rwanda depuis le 1er octobre 1990 ; (7-21 janvier 1993) réalisé par la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (Paris ), Africa Watch (une division de Human Rights Watch, New York ), l'Union Inter-Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, (Ouagadougou ), le Centre International des Droits de la Personne etdu Développement Démocratique (Montréal). Mars 1993. Dans ses conclusions, la Commission aborde directement la question du génocide : « Les témoignages prouvent que l’on a tué un grand nombre de personnes pour la seule raison qu’elles étaient Tutsi. La question reste de savoir si la désignation du groupe ethnique “Tutsi” comme cible à détruire relève d’une véritable intention, au sens de la Convention, de détruire ce groupe ou une part de celui-ci “comme tel. [...] La Commission estime que, quoi qu’il en soit des qualifications juridiques, la réalité est tragiquement identique : de nombreux Tutsis, pour la seule raison qu’ils appartiennent à ce groupe, sont morts, disparus ou gravement blessés et mutilés ; ont été privés de leurs biens ; ont dû fuir leur lieu de vie et sont contraints de se cacher ; les survivants vivent dans laterreur. »http://cec.rwanda.free.fr/documents/doc/RapportMars93/ComIntMars93.pdf J. Carbonare, l'un des membres de cette commission déclare le 28 janvier 1993 au journal de 20h de France 2 : « Ce qui nous a beaucoup frappé au Rwanda, c’est à la fois l’ampleur, la systématisation, l’organisation même, de ces massacres. [...] Il y a un mécanisme qui se met en route [...] On a parlé de purification ethnique, de génocide, de crimes contre l’humanité [...] nous insistons beaucoup sur ces mots ». Vidéo visible ici : http://survie.org/genocide/il-y-a-vingt-ans/article/il-y-a-20-ans-le-genocide-des

 5. Rapport présenté par M. Waly Bacre Ndiaye, rapporteur spécial, sur la mission qu'il a effectué au Rwanda du 8 au 17 avril 1993. Août 1993. Le Rapporteur Spécial de l’ONU soulève explicitement la question de savoir si les massacres peuvent être qualifiés de génocide : « Il ressort très clairement des cas de violences intercommunautaires portés à l’attention du Rapporteur spécial que les victimes des attaques, des Tutsi dans l’écrasante majorité des cas, ont été désignés comme cible uniquement à cause de leur appartenance ethnique, et pour aucune autre raison objective. On pourrait donc considérer que les alinéas a) et b) de l’article II [qui porte définition du génocide dans la convention de 1948] sont susceptibles de s’appliquer [...] » http://survie.org/IMG/pdf/rapport-Bacre-Ndiaye-Rwanda-1993.pdf

6. Auxquels s'ajoutent : l'article de l'historien J.-P. Chrétien dénonçant en mars 1993 dans la revue Esprit « un dévoiement tragique vers un génocide », le fax du général R. Dallaire (MINUAR) du 11 janvier 1994, transmis le lendemain à l'ambassade de France, et démontrant la préparation des massacres. 

7. Alison Des Forges, Aucun témoin ne doit survivre. Le génocide au Rwanda. Karthala, Human Rights Watch, Fédération internationale des Droits de l’homme, avril 1999. 

8. La France a livré des armes dans la nuit du 21 au 22 janvier 1994 : « Un DC-8 français transportant un chargement d’armes comprenant 90 caisses de mortiers de 60 mm, fabriqués en Belgique mais provenant de France, atterrit en secret dans la nuit. La MINUAR découvrit ce chargement qui violait les termes des accords d’Arusha, et plaça les armes sous la garde conjointe de la MINUAR et de l’armée rwandaise. » (Alison Des Forges, cf. note 7). La mission d'information parlementaire relève que «le dernier agrément délivré par la CIEEMG [Commission interministérielle d’étude des exportations de matériel de guerre, à laquelle participe le ministère des affaires étrangères] concernant des ventes de matériels de guerre au Rwanda remonte au 20 janvier 1994 ». Elle relève également 6 Autorisations d’Exportation de Matériels de Guerre en 1994, dont une de 50 mitrailleuses en date du 22 avril ! Ce sont 6 livraisons d’armes officielles en violation des accords de paix. 

9. Edouard Balladur, L'opération Turquoise : courage et dignité, Le Figaro, 23 août 2004. 

10. Rapport HRW, Rwanda/Zaire, Réarmement dans l’impunité. Le soutien international aux perpétrateurs du génocide rwandais, mai 1995 : « Certaines livraisons d’armes à Goma parmi les premières après le 17 mai étaient des envois du gouvernement français pour les FAR. " et plus loin : " le consul français [en réalité officiellement pro-consul] a signalé d’autres livraisons d’armes à l’aéroport de Goma pour les FAR de mai à juillet, provenant d’autres sources que le gouvernement français. ([...] Il a ajouté [...] qu’elles pourraient provenir de marchands d’armes français opérant à titre privé. Les ventes d’armes, même par des sociétés privées, doivent être autorisées par le gouvernement français.) » 

11. Le 12 juin 1994, le président et la directrice des opérations de MSF, P. Biberson et B. Vasset, rencontrent A. Juppé et lui demandent : « On dit qu’il y a des livraisons d’armes au gouvernement rwandais ou au gouvernement intérimaire ou au gouvernement en fuite, est-ce qu’il est exact que la France continue des livraisons d’armes à Goma ? » A. Juppé répond : « Écoutez, tout ça c’est très confus, il y avait effectivement des accords de coopération ou de défense avec le gouvernement, il y a peut-être eu des reliquats, mais en ce qui concerne mes services, je peux vous dire que depuis fin mai il n’y a certainement plus aucune livraison d’armes au régime Habyarimana” » Mais en même temps, il dit en regardant de l’autre côté de la Seine, donc vers l’Élysée : « Mais ce qui peut se passer là-bas, moi je n’en sais rien. » L. Binet, Génocide des Rwandais Tutsis, Médecins sans Frontières, 2003 

12. Le 11 avril 1994 J.-P. Ceppi parle dans Libération du « génocide des Tutsis de Kigali » et M. Mukabamano, journaliste à RFI, déclare au Parisien : « C’est un véritable génocide » ; le 19 avril Human Rights Watch informe le président du Conseil de sécurité que les massacres en cours au Rwanda constituent « un génocide » ; le 24 avril L’ONG Oxfam parle de « génocide », etc. 

13. Lors de l’opération Amaryllis du 9 au 14 avril, 1 464 militaires français du 1er, 3e, 8e RPIMa et du COS, évacuent exclusivement les ressortissants européens et des extrémistes Hutus. Les militaires ont reçu l’ordre de ne pas réagir aux massacres. L'historien Gérard Prunier écrit : « quelques Tutsi réussissent à embarquer à bord de camions en route pour l’aéroport : ils doivent descendre des véhicules au premier barrage de la milice et ils sont massacrés sous les yeux de soldats français ou belges qui, conformément aux ordres, ne réagissent pas. ». Le rapport de la Mission d’information parlementaire française de 1998 conclus : « Il semble donc [...] que le traitement accordé à l’entourage de la famille Habyarimana ait été beaucoup plus favorable que celui réservé aux employés tutsis dans les postes de la représentation française – ambassade, centre culturel, Mission de coopération » 

14. « Face à l'offensive du front patriotique rwandais, les troupes gouvernementales rwandaises se sont livrées à l'élimination systématique de la population tutsie, ce qui a entraîné la généralisation des massacres. ». SECONDE SESSION ORDINAIRE DE 1993-1994 (4e SÉANCE) COMPTE RENDU INTÉGRAL , 2° séance du mercredi 18 mai 1994 . JO de la République Française, débats parlementaires, assemblée nationale, 19 mai 1994. 

15. Audition du Colonel Balis (MINUAR) : « Le 7 avril, vers 9 h 30 m et 11 h 30 m, j’ai pu convaincre le FPR de rester dans son cantonnement, mais une colonne du FPR est malgré tout sortie vers 16 h 30 m. Ils ont alors créé une zone de sécurité. » Sénat de Belgique - commission des affaires étrangères : Commission d’enquête parlementaire concernant les événements du Rwanda 1-611/(7-15) 1997/1998. Sénat belge, 6 décembre 1997. 

16. A. Juppé, « Point de vue » Intervenir au Rwanda, Libération, 16 juin 1994 : « La France n’aura aucune complaisance à l’égard des assassins ou de leurs commanditaires. La France, seul pays occidental représenté au niveau ministériel à la session extraordinaire de la Commission des droits de l’homme à Genève, exige que les responsables de ces génocides soient jugés ». 

17. Voir note 5. 

18. Voir notes 6 et 13.

19. On pouvait y entendre, entre autres appels aux massacres : « bonjour, je suis un petit garçon de huit ans. est-ce que je suis assez grand pour tuer un tutsi ? Réponse de l'animateur : comme c'est mignon ! Tout le monde peut le faire, tu sais. » J.-P. Chrétien, Rwanda, les médias du génocide. Ed. Karthala, 2002. 

20. Voir note 7.

21. A. Juppé : « Aux Nations-Unies, le Secrétaire général doit rendre demain son rapport. Trois solutions sont envisageables : le maintien de la MINUAR, sa suspension avec le maintien éventuel d’un contingent symbolique ou un retrait total. Les Belges sont favorables à une suspension et c’est aussi mon avis. » Conseil restreint du 13 avril 1994. Document disponible ici : http://www.francerwandagenocide.org/documents/ConseilRestreint13avril1994.pdf 

22. Figurent sur la liste officielle déclarée à l'ONU : 8 avions Mirage, 12 automitrailleuses, 6 mortiers lourds. Auxquels s'ajoutent des avions Mirage IV-P, des hélicoptères de combat Gazelle , etc. G. Prunier, conseiller au ministère de la Défense en 1994, écrit : « la puissance de feu prévue par les forces françaises semble disproportionnée pour une mission humanitaire », Rwanda : le génocide. Dagorno, 1997. 

23. Turquoise est composée notamment d'officiers et soldats : du Commandement des Opérations Spéciales (qui réunit des spécialistes de l’action et du renseignement sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées), du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (forces spéciales), du GIGN et de L’EPIGN (Escadron parachutiste de la gendarmerie nationale) , du 3e Régiment d’infanterie et de chars de marine (RICM) , du 11e Régiment d’artillerie de marine), de la Légion étrangère , du 2e Régiment étranger d’infanterie, du commando de marine , de spécialistes des opérations en « zone hostile » du 13e Régiment de Dragons Parachutistes. 

24. La résolution 925 du 8 juin du Conseil de sécurité exige : « que toutes les parties mettent fin immédiatement à toute incitation à la violence ou à la haine ethnique, en particulier par le biais des moyens d’information ». On peut lire le 28 juin dans le rapport de la Commission des Droits de l’homme de l’ONU que «l’intention claire et non équivoque» de commettre le génocide «se trouve bien contenue dans les appels incessants au meurtre lancés par les médias, en particulier la RTLM». Le 1er Juillet, le représentant de la France à l'ONU parle de faire cesser ces émissions : « Je voudrais insister avant de conclure sur la responsabilité particulière des médias qui incitent à la haine ethnique et à la violence. La France demande instamment aux responsables des radios concernées, et en premier lieu à la Radio Mille Collines, de mettre fin à cette propagande criminelle. La France fera tout son possible pour obtenir la cessation de ces émissions. » Mais selon le général R. Dallaire, la RTLM émet encore le 1er août en direction des camps. 

25. Il est important de noter que le 20 juin le représentant de la France à l'ONU fait la demande explicite d'une intervention sous chapitre VII autorisant, contrairement à la MINUAR, l'usage de la force : « nos gouvernements souhaitent disposer, comme cadre juridique de leur intervention, d’une résolution placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ». Lettre datée du 20 juin 1994, adressée au secrétaire général par le représentant permanent de la France auprès de l’organisation des nations unies. http://www.francerwandagenocide.org/documents/S1994-734.pdf 

26. ONU, S/RES/929 (1994). http://www.francerwandagenocide.org/documents/94s929.pdf On peut lire également dans l'ordre d'opérations de Turquoise (voir note 28) « mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, éventuellement en utilisant la force » ; « tout en étant en mesure d'intervenir à tout moment, éventuellement par la force, au profit de la population menacée » ; « marquer si nécessaire par l'usage de la force la volonté française de faire cesser les massacres et de protéger les populations » ; « la légitime défense élargie comporte l'emploi de la force dans les situations suivantes : - menaces sur nos forces, - menaces dans la mission de protection des personnes, soit contre nos forces, soit contre les populations protégées, - obstruction dans l'exécution de la mission de nos forces » 

27. L'adjudant-chef du GIGN T. Prungnaud explique que « la mission, au départ, c’était d’intervenir sur des massacres soi-disant de Hutu qui seraient massacrés par des Tutsi » (voir note 29) ; le colonel D. Tauzin déclare dans The Guardian du 01 juillet 1994 : « Nous ne sommes pas en guerre avec le gouvernement du Rwanda ou ses forces armées. Ce sont des organisations légitimes.» ; Le général R. Dallaire (MINUAR) déjeune le 30 juin avec des officiers français et rapporte ce qu’il a entendu : « Ils refusaient d’accepter l’existence d’un génocide et le fait que les dirigeants extrémistes, les responsables et certains de leurs anciens collègues fassent partie d’une même clique. Ils ne cachaient pas leur désir de combattre le FPR » R. Dallaire, J’ai serré la main du diable - La faillite de l’humanité au Rwanda. Libre expression, 2003. 

28. « Affirmer auprès des autorités locales rwandaises, civiles et militaires, notre neutralité et notre détermination à faire cesser les massacres sur l'ensemble de la zone contrôlée par les forces armées rwandaises en les incitant à rétablir leur autorité ». On peut y lire également que « plusieurs centaines de milliers de personnes d'ethnies hutue et tutsie ont été exterminées ». Ordre d'opérations de Turquoise, 22 juin 1994. Document consultable à l'adresse : http://jacques.morel67.pagesperso-orange.fr/a/turquoise-ordreop.pdf

29. P. de Saint-Exupéry, L’inavouable - La France au Rwanda. Les Arènes, 2004. L. de Vulpian et T. Prungnaud, Silence Turquoise. Don Quichotte, 2012. 

30. Le mensuel de la Légion étrangère, Képi Blanc, d’octobre 1994 confirme que : « Battue sur le terrain, l’armée ruandaise se replie, en désordre, vers la « zone humanitaire sûre ». L’E.M.T. [l’état-major tactique de l’opération Turquoise] provoque et organise l’évacuation du gouvernement de transition rwandais vers le Zaïre. Le 17 juillet, le gouvernement ruandais passe au Zaïre. ». 

31. Auditions de l'ambassadeur Jean-Michel Marlaud par la Mission d'Information Parlementaire, Enquête sur la tragédie rwandaise 1990-1994 [140, Tome III, Auditions, Vol. 1, pp. 296-297]. 

32. Auditions d'Alain Juppé par la Mission d'Information Parlementaire, 21 avril 1998, Enquête sur la tragédie rwandaise 1990-1994 [140, Tome III, Auditions, vol. 1, p.91]. 

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Bonjour, 

Je suis Rwandais et respecte les activités de Survie, mais à propos du Rwanda, ses activités sont déplorables. La France n'est pas du tout innocente même s'il revient au Tribunal de le démontrer, mais aussi et surtout, l'histoire tel que le propage l'association Survie est simplement fausse. L'association Survie renforce les mensonges du gouvernement criminel de Kigali. Tous les hutus, surtout ceux qui sont perdu les leurs se sentent outragés par les propos et les activités de Survie. S'il vous plaît faites un peu plus de recherches avant de parler. Il ne s'agit pas d'une histoire simple et surtout, il ne faut pas encore confondre les gens. 
6 avril 2014 01:49 
Survie Gironde a dit…
Bonjour,

Nous respectons votre voix, ainsi que la mémoire de toutes les victimes de ce terrible génocide. Nous sommes navrés d'entendre que les propos que nous portons "renforcent les mensonges du gouvernement criminel de Kigali". Vous verrez sur ce blog, que nous avons également mis en cause Kagamé, en particulier dans son rôle sur la(les) guerre du Congo.
Aujourd'hui la Belgique a affirmé qu'elle se déplacerait à Kigali, mais qu'ils n'appuient pas, néanmoins le gouvernement Kagamé. En se déplaçant pour commémorer la mémoire des victimes, la Belgique est-elle complice du gouvernement Kagamé à vos yeux?
Cette histoire, effectivement, est très complexe. Nous demandons à nos élus au pouvoir en 1994, qu'ils s'expliquent honnêtement, sans langue de bois. Cette lettre pose des questions précises à M.Juppé; est-il capable d'y répondre avec autant de précisions? 


Génocide rwandais : Alain Juppé, mis en cause par Kagame, crie au scandale

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Par  , 

Alain Juppé, le 28 mars 2014, à Bordeaux. (archives)

Alain Juppé, le 28 mars 2014, à Bordeaux. (archives)

Crédit : JEAN PIERRE MULLER / AFP

Ministre des Affaires étrangères au moment du génocide rwandais et mis en cause par le président Kagame, Alain Juppé a demandé à François Hollande de "défendre l'honneur de la France".

Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères à l'époque du génocide au Rwanda en 1994, a appelé samedi 5 mars François Hollande "à défendre l'honneur de la France", face à ce qu'il qualifie d'''inacceptable mise en cause de la France" par le président rwandais Paul Kagame dans un article à paraître dans Jeune Afrique.

"Il serait aujourd'hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. J'appelle le Président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté l'honneur de la France, l'honneur de son Armée, l'honneur de ses diplomates", a écrit Alain Juppé dans un article publié sur son blog. L'ex-chef de la diplomatie dit comprendre la "realpolitik", et la "prudence de ligne diplomatique" que suit la France avec le Rwanda. Mais cela ne doit pas se faire, estime-t-il, "au prix de la falsification de l'histoire qui ne cesse de se propager à l'encontre de la France, de ses dirigeants politiques, de ses diplomates et de son Armée".

"Rigoureusement faux"

Alain Juppé réagissait à une interview du président Kagame, qui dans Jeune Afrique "accuse notre pays d'avoir organisé et encouragé le génocide, d'en avoir été complice et même acteur", selon le maire de Bordeaux. "Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait", écrit Alain Juppé, rappelant qu'au contraire, Paris "a tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps", Hutu et Tutsi, avant la prise de fonction en mars 1993 du gouvernement Balladur où il servait, comme après.

"Il est rigoureusement faux que la France n'ait pas dénoncé le déclenchement du génocide en le qualifiant en ces termes mêmes", poursuit-il, citant ses déclarations publiques en ce sens, en mai 1994, au conseil des ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne comme à l'Assemblée Nationale. "La communauté internationale a failli, c'est un fait. Elle a été incapable de prévenir et d'arrêter le génocide", admet Alain Juppé. "Mais la communauté internationale, ce n'est pas la France seule", et "la France a été la seule puissance à agir".

"Sans doute subsiste-t-il encore des zones d'ombre sur cette période tragique", convient-il, notant que malgré les investigations "de l'ONU, de la justice française, de la justice espagnole, on ne sait toujours pas qui sont les auteurs de l'attentat contre l'avion qui transportait le Président (rwandais) Habyarimana et le Président du Burundi le 6 avril 1994", déclencheur des massacres. "En attendant que vienne la vérité, on ne peut tolérer la véritable entreprise de falsification historique qui veut faire porter à la France la culpabilité du génocide", écrit encore Juppé.



Belgique : le Premier ministre Di Rupo rend hommage aux victimes belges et rwandaises du génocide de 1994

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Le Vif

Source: Belga
dimanche 06 avril 2014 

Le Premier ministre Elio Di Rupo a salué dimanche matin la mémoire des victimes belges, mais également rwandaises, du génocide de 1994 au Rwanda, devant les familles des 22 militaires et des civils belges qui ont perdu la vie dans ce drame, avant leur départ pour Kigali en compagnie d'une délégation ministérielle belge.

Elio Di Rupo avec les familles des militaires disparus au Rwanda il y a 20 ans. Le 6 avril 2014 © Belga Image

Au total, dix Casques bleus qui servaient au sein de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (Minuar) et douze civils sont décédés lors du génocide de 1994 au Rwanda, qui a également fait en trois mois quelque 800.000 morts, selon l'ONU, principalement des membres de la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés. 

Elio Di Rupo a, au nom du gouvernement, exprimé sa "profonde solidarité" envers les familles des victimes", lors d'un discours prononcé à l'aéroport militaire de Melsbroek. "Ils ont payé très cher leur dévouement et leur générosité", a-t-il ajouté en soulignant que le gouvernement tenait à perpétuer leur souvenir et leur courage. 

Les familles devaient s'envoler ensuite pour Kigali avec la délégation officielle belge conduite par les ministres des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, Didier Reynders et Jean-Pascal Labille, pour assister sur place aux cérémonies de commémoration du 20ème anniversaire du génocide rwandais. M. Di Rupo et son ministre de la Défense, Pieter De Crem, participeront pour leur part à la cérémonie de commémoration à l'occasion de la journée d'hommage aux soldats belges morts au service de la paix, qui se déroulera lundi à 11h00 à la tombe du Soldat inconnu à Bruxelles.


Le torchon brûle à nouveau entre la France et le Rwanda

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Kagame Hollande

Photo prise le 2 avril 2014, montrant le président français François Hollande accueillant le président du Rwandais Paul Kagame durant un mini-sommet dédié à la république centrafricaine, à Bruxelles, le 5 avril 2014 Photo prise le 2 avril 2014, montrant le président français François Hollande accueillant le président du Rwandais Paul Kagame durant un mini-sommet dédié à la république centrafricaine, à Bruxelles, le 5 avril 2014 - afp.com - Alain Jocard

Arusha, 06 avril 2014 (FH) - Alors que les relations semblaient se normaliser entre les deux pays, le président rwandais Paul Kagame a relancé ses critiques contre la France, poussant Paris à annuler sa participation aux cérémonies de la 20ème commémoration du génocide des Tutsis, lundi. 

Dans une interview publiée dimanche par l’hebdomadaire Jeune Afrique, le chef de l’Etat rwandais dénonce le « rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même ».

Il accuse les soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994, sous mandat de l'ONU dans le sud du pays, d'avoir été « complices certes » mais aussi « acteurs » des massacres. Ces accusations ont été maintes fois démenties par Paris.

« Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l'opération Turquoise y ont fait. Complices certes, à Bisesero comme dans toute la zone dite humanitaire sûre, mais aussi acteurs », indique Paul Kagame.

En guise de réaction, la France a annulé sa participation aux cérémonies marquant le 20ème anniversaire du génocide qui seront présidées lundi à Kigali par le chef de l’Etat rwandais.

C’est la ministre de la Justice Christiane Taubira qui avait été désignée pour représenter Paris.

Le Rwanda avait suspendu ses relations diplomatiques avec la France en 2006 après le lancement de mandats d'arrêt contre des proches du président rwandais Paul Kagame, soupçonnée d'avoir joué un rôle dans l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana.
Rétablies fin 2009, les relations franco-rwandaises s’étaient progressivement normalisées.

Une visite à Kigali de l’ex-président Nicolas Sarkozy et un déplacement à Paris de son homologue rwandais avaient scellé cette réconciliation.

En dépit de cette nouvelle mise en cause, la Belgique, elle, n’a pas changé son fusil d’épaule. Comme annoncé, l’ancienne puissance coloniale du Rwanda sera représentée par son vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, et par le ministre de la Coopération au développement, Jean-Pascal Labille.

La délégation américaine sera conduite par sa représentante à l'ONU, Samantha Power et comprendra plusieurs hauts diplomates dont la secrétaire d'Etat adjoint aux Affaire africaines, Linda Thomas-Greenfield et  l’ambassadeur itinérant pour les crimes de guerre, Stephen Rapp.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est également attendu ainsi que quelques chefs d’Etat africains.

Les cérémonies se dérouleront au stade national à Kigali. Comme chaque année depuis 1995, une minute de silence sera observée à 12 heures (heure de Kigali) en mémoire des victimes du génocide. Selon le programme de la journée, Ban Ki-moon prendra la parole quelques minutes plus tard, suivi, après un chant de mémoire, par l’orateur du jour, Paul Kagame.

RE-SRE

 

© Agence Hirondelle

Coup d'arrêt à la normalisation des relations entre la France et le Rwanda

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Paris a décidé d'annuler purement et simplement sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais qui débutent lundi, parce que Kigali l'a à nouveau accusée d'avoir pris part au massacre.

C.P. avec AFP 
Le 06/04/2014

Une nouvelle tension entre Kigali, ici en mars 2014, et Paris entache les commémorations du génocide au Rwanda (Phil Moore - AFP)

Une nouvelle tension entre Kigali, ici en mars 2014, et Paris entache les commémorations du génocide au Rwanda (Phil Moore - AFP)

http://www.bfmtv.com/international/coup-darret-a-normalisation-relations-entre-france-rwanda-749197.html

 Paris a décidé d'annuler purement et simplement sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais qui débutent lundi, parce que Kigali l'a à nouveau accusée d'avoir pris part au massacre.

Les commémorations du génocide de 1994 au Rwanda, qui débutent lundi, sont d'ores et déjà entachées par un regain de tension avec la France que le président Paul Kagame a de nouveau accusée d'avoir pris part aux massacres.

Ce 20e anniversaire, placé sous le thème "Souvenir, unité, renouveau", s'étendra sur 100 jours pour faire écho à la centaine de jours qui a suffi pour exterminer 800.000 personnes, essentiellement issues de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.

 

La France annule sa participation

 

Alors que le Rwanda est la cible de critiques internationales, le "souvenir" des victimes pourrait bien être éclipsé par les enjeux diplomatiques de cet anniversaire, d'ores et déjà marqué par l'absence de la France, alliée à l'époque du régime extrémiste hutu et dont le rôle durant le génocide reste très controversé.

Paris a annulé sa participation aux commémorations, après une interview de Paul Kagame parue dimanche, dans laquelle il accuse la France d'avoir joué, de même que l'ex-puissance coloniale belge, un "rôle direct dans la préparation du génocide" et d'avoir participé "à son exécution même".

Le retrait français marque un nouveau coup d'arrêt à la normalisation des relations entre les deux pays, empoisonnées par le soupçon malgré une réconciliation officielle en 2010.

 

La Belgique accusée aussi par Kigali

 

La Belgique a nié ces accusations mais a maintenu sa participation. "Ce que nous allons faire au Rwanda, c'est commémorer un génocide, c'est-à-dire rappeler la mémoire des victimes, de leurs familles", a souligné dimanche son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, "c'est ça le sens de notre démarche. Nous n'allons pas rendre hommage à un gouvernement rwandais actuel".

Didier Reynders sera notamment accompagné à Kigali des familles des 22 victimes belges des massacres, dont dix parachutistes tués aux premières heures du génocide le 7 avril 1994, en même temps que le Premier ministre rwandais d'alors, Agathe Uwilingiyimana, qu'ils étaient chargés de protéger.

Kigali, qui a longtemps bénéficié, dans ses relations diplomatiques, du sentiment de culpabilité de la communauté internationale restée inerte face aux massacres, est depuis quelques mois la cible de sévères critiques, même de ses plus proches alliés, Etats-Unis en tête.

 

"Rôle clé (...) des puissances occidentales"

 

Dans son interview, le président rwandais a souligné "le rôle clé, dans les racines historiques mais aussi dans le déroulement du génocide, de ces (...) puissances occidentales qui, aujourd'hui définissent seules les règles de la bonne gouvernance et les normes de la démocratie".

Lundi, Paul Kagame allumera une flamme au mémorial de Gisozi, à Kigali, avec une torche qui a fait le tour du Rwanda au cours des trois derniers mois. Après une "marche du souvenir", il prononcera un discours dans le plus grand stade de la capitale.

L'ONU, incapable en 1994 d'empêcher les massacres malgré 2.500 Casques-bleus sur place, sera représentée par son secrétaire général Ban Ki-moon. Washington a de son côté envoyé sa représentante à l'ONU, Samantha Power.

Le deuil officiel au Rwanda prendra fin le 4 juillet, "jour de la libération", anniversaire de la prise de Kigali par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), commandés par Paul Kagame, qui allaient mettre fin au génocide.

 

 

 

Paul Kagame killed president Juvenal Habyarimana

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Rudasingwa-TheogeneA former ally of Rwandan President Paul Kagame has accused him of complicity in the death of a former president which sparked the 1994 genocide.

Theogene Rudasingwa said he heard Mr Kagame boast in 1994 that he ordered the shooting down of the plane carrying President Juvenal Habyarimana. 

"By committing that kind of crime Kagame has the responsibility in the crime of genocide,"

Part 1

Part 2


Balladur: "mensonge" que d'impliquer la France dans le génocide rwandais

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AFP

Balladur.jpgL'ancien Premier ministre Edouard Balladur (1993-95), qui était à Matignon au moment du génocide au Rwanda a qualifié de "mensonge intéressé" les accusations du chef de l'Etat rwandaisPaul Kagame impliquant Paris dans cette tragédie.

Sur Europe 1, M. Balladur a regretté qu'il ait été envisagé d'envoyer un ministre à Kigali pour les commémorations du massacre, car "les incidents qui se produisent étaient prévisibles compte tenu de ce qu'est (le président rwandais) M. Kagame et sa pratique constante".

"Il cherche sans cesse à mettre en cause la France alors que lui-même n'a pas réussi, au bout de vingt ans, à rassembler le peuple rwandais", a poursuivi le responsable UMP.

Selon lui, "la France n'est en rien complice du génocide, au contraire elle est de tous les pays du monde le seul qui ait pris l'initiative d'organiser une opération humanitaire pour éviter un massacre généralisé".

Dire que la France a participé est "un mensonge, un mensonge intéressé", a-t-il insisté. "Le gouvernement que je dirigeais a, dès qu'il a été installé, mis fin à toute livraison d'armes au Rwanda et retiré les troupes françaises", a poursuivi celui qui fut de 1993 à 1995 Premier ministre de cohabitation sous François Mitterrand.

"Il fallait surtout que la France ne soit pas prise en tenaille dans une guerre civile qui se développait et qu'on ne pouvait pas arrêter", a-t-il encore fait valoir.

Edouard Balladur a rendu "hommage à l'armée française et à son rôle" et relevé qu'au moment du génocide il avait "demandé qu'ils n'interviennent pas au centre du Rwanda. Je ne voulais pas que l'armée française soit prise en tenailles dans une guerre civile".

Les autorités rwandaises ont retiré lundi l'accréditation de l'ambassadeur de France aux cérémonies organisées vingt ans après le génocide de 1994, où il devait représenter Paris en remplacement de la garde des Sceaux.

Le déplacement de Christiane Taubira avait été annulé après que M. Kagame eut de nouveau accusé la France d'avoir joué un "rôle direct dans la préparation du génocide" et participé "à son exécution même".

http://www.lepoint.fr/politique/balladur-mensonge-que-d-impliquer-la-france-dans-le-genocide-rwandais-07-04-2014-1809820_20.php

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