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Génocide rwandais : Paul Kagame s'en prend à Paris

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Le président rwandais Paul Kagame a fait remonter, lundi, une partie des responsabilités du génocide de 1994, qui a fait de 800.000 morts selon l'ONU à un million selon Kigali, à la colonisation européenne entamée voici 200 ans, s'en prenant plus particulièrement à la France, que Kigali accuse désormais de participation à l'exécution des massacres.

Paul Kagame. © Image Globe

 

"Aujourd'hui, le Rwanda se souvient de ceux qui ont perdu leur vie lors du génocide et réconforte ceux qui ont survécu", a-t-il affirmé des commémorations du 20ème anniversaire du début du génocide. 
"Aucun pays, en Afrique ou ailleurs, n'a besoin de devenir un autre Rwanda", a ajouté M. Kagame dans le stade Amahoro ("paix") de Kigali, en présence du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, de huit chefs d'État africains et de nombreuses délégations étrangères, dont une belge comptant les ministres des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, Didier Reynders et Jean-Pascal Labille.

Mais le président rwandais n'a pas hésité à faire une partie des causes du génocide à la colonisation européenne. "Cette idéologie (de faire des distinctions entre les trois ethnies du pays, les Hutu majoritaires, les Tutsi et les Twa, qui ne représentent qu'un pour cent de la population, ndlr) était déjà en place au 19ème siècle et a été enracinée par les missionnaires français qui s'y sont établis", a-t-il dit. 
Les deux cents ans de la période coloniale (la Belgique a administré le pays, ex-colonie allemande, de 1919 à juillet 1962, date de son indépendance) ont été réduits à une série de caricatures basées sur un passage de la Bible", a poursuivi M. Kagame.

Il a dénoncé la "théorie coloniale de la société rwandaise qui voulait parfois que l'hostilité entre 'Hutu', 'Tutsi' et 'Twa' soit permanente et nécessaire. C'était le début du génocide des Tutsi auquel nous avons assisté voici vingt ans."

Il s'en est aussi pris publiquement, de manière à peine voilée, à la France sur son rôle toujours controversé durant les années 1990. 
"Les gens ne peuvent être soudoyés ou forcés de changer leur histoire. Aucun pays n'est assez puissant - même s'il pense l'être - pour changer les faits", a déclaré en anglais le président rwandais avant de lancer - exceptionnellement pour lui - en français, "après tout, les faits sont têtus", déclenchant les acclamations des 30.000 spectateurs rassemblés dans le stade Amaharo.

Immédiatement avant, il avait affirmé qu'il n'existait "aucune justification à établir des parallèles soi-disant moraux, le temps écoulé ne doit pas occulter les faits, amoindrir les responsabilités ou transformer les victimes en méchants", faisant apparemment référence aux sévères critiques dirigées récemment contre son régime par ses plus proches alliés, Etats-Unis en tête.

"Ceux qui pensent que le Rwanda ou l'Afrique ont encore besoin de leur approbation pour être gouvernés comme il se doit par leur peuple, par les dirigeants que leurs peuples ont choisis, vivent toujours dans un passé révolu", a-t-il lancé, comme en réponse aux critiques sur l'autoritarisme fréquemment reproché à son gouvernement.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a pour sa part rappelé que le génocide avait touché non seulement les Tutsi - la version officielle largement défendue par Kigali -, mais aussi des "Hutu modérés et autres". Il a admis que les Nations unies ressentent toujours, vingt ans plus tard, la "honte" de n'avoir pas pu empêcher le génocide de 1994 au Rwanda.

Relevant le "courage remarquable" de membres de l'ONU au Rwanda à l'époque, M. Ban a expliqué: "nous aurions pu faire beaucoup plus, nous aurions dû faire beaucoup plus. Les Casques bleus ont été retirés du Rwanda au moment où l'on en avait le plus besoin".

L'ONU, impuissante face aux tueries, avait retiré l'essentiel de ses quelque 2.500 soldats déployés au Rwanda, mi-avril 1994, au plus fort des massacres commencés le 7 avril, quelques heures après la mort du président hutu Juvénal Habyarimana, dont l'avion a été abattu 
la veille au soir au dessus de Kigali. A l'époque, la Belgique avait décidé unilatéralement de retirer son contingent de Casques bleus après l'assassinat de dix d'entre eux par des militaires rwandais, le 7 avril.

La commémoration de lundi s'est accompagnée du témoignage d'un rescapé du génocide qui a provoqué des réactions d'hystérie dans le public et d'un spectacle musical mettant en scène bourreaux, victimes, sauveurs - l'Armée patriotique rwandaise (APR), le bras armé du Front patriotique rwandais (FPR) qui a mis fin au génocide et porté M. Kagame au pouvoir en juillet 1994, sous l'oeil impuissant de dix militaires de l'ONU.

Source

 


Radio France décrypte l'assassinat du colonel Patrick Karegeya et les attentats manqués contre le général Kayumba Nyamwasa

Le Canada et le pouvoir tutsi du Rwanda (Patrick Mbeko)

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RWANDA. "Génocide Tutsi ?": l’histoire abracadabrantesque de la fabrique d’un génocide"

Publié le avr 4, 2014 @ 10:33

Patrick Mbeko

Patrick Mbeko

Après avoir lu l’opuscule de Patrick Mbako, vous ne verrez plus le Rwanda de la même manière, encore moins son "génocide". Il y aura sans doute des accusations de révisionnisme ou négationnisme pour disqualifier Patrick Mbeko. Ce livre d’investigation intitulé Le Canada et le pouvoir tutsi du Rwanda (deux décennies de complicité criminelle en Afrique centrale) est celui qu’il faut avoir dans sa bibliothèque. Le politologue, géopolitologue, écrivain et analyste des questions géopolitiques et stratégiques Congolo-Canadien Patrick Mbeko déconstruit avec brio la version officielle des événements tragiques qui se sont déroulés au Rwanda en 1994.

 

zutCe livre fera couler beaucoup d’encre et de salive. Il n’y a pas de doute possible. Documenté à souhait, il vous glace le sang.  Se basant essentiellement sur des faits, il met à nu le mythe de ce soi disant "génocide tutsi", qui a donc été préfabriqué honteusement sur le dos de nombreux morts, hutus comme tutsis, embarqués dans un tourbillon diabolique orchestré par les Etats-Unis, l’Angleterre et le Canada, contre la France.  Côté africain, ou plutôt ougando-tutsi, un duo de choc: Yuveri Musuveni et Paul Kagamé, deux tueurs à gages au service de la CIA. Fichtre. Cette histoire rocambolesque de la fabrication galvaudée d’un président sanguinaire, Juvénal Habyarimana, plutôt  exempt de tous les torts à lui reprochés.

Plus vous avancez dans la lecture, plus vous découvrez des anecdotes hautes en couleurs, que dis-je, des écrits sans concession qui annoncent la fin d’un mythe. C’est cette histoire des fausses condamnations, sans preuve et fantaisistes des supposés génocidaires. Posons-nous un instant sur le cas du chanteur à succès Corneille de son vrai nom Cornelius Nyungura. L’homme, de père tutsi et de la mère hutu, compte tenu de sa notoriété, préfère se taire alors que c’est le pouvoir tutsi qui est le bourreau de sa famille. Diantre. Le livre est ainsi traversé par moult anecdotes croustillantes qui vous font douter de la nature humaine.

Les cas de Yuweri Museveni et de son complice Paul Kagamé se passe de commentaire. Deux êtres au visage hideux, écumes d’Afrique et adeptes du sang frais. Le parrain, Museveni, et son poulain, Kagamé, sont deux monstres. Le deuxième étant sans aucun doute le chef d’Etat en fonction le plus sanguinaire mais, surprise, le plus "respecté" et "adulé" par les Occidentaux. Dans son placard, le meurtre de sans froid  de deux présidents en fonction, le président Juvénal Habyarimana du Rwanda et celui du Burundi Cyprien Ntaryamira-aucune enquête à ce jour-, après l’attentat contre leur avion. Assassins de milliers de hutus et de tutsis et surtout, plus de 5 000 000 de Congolais. C’est acté et les annexes du livre le prouvent. Traitres de l’Afrique, les deux hommes s’associent avec les Etats-Unis et le Canada, non seulement pour piller le République démocratique du Congo (RDC) -le génocide occulté-, vrai génocide au moins, sans que personne ne se lève pour dire NON.

Avez vous remarqué le traitement réservé à Yuveri Museveni pour la validation de la loi anti-homosexuelle dans son pays ? Aux antipodes de celui infligé à Robert Mugabe président du Zimbabwe, non ? Normal, c’est l’homme des bases besongnes américaines et par conséquent, tout lui est épargné. De l’autre côté comment est-il possible d’expliquer la longévité de Paul Kagamé au pouvoir ? C’est pratiquement impossible dans la mesure où lui, le tutsi, d’ethnie minoritaire par rapport aux hutus, ne peut rester au pouvoir si ce n’est grâce à l’appui américain. Patrick Mbeko était sur DIAF TV pour nous parler de son enquête irréfragable…

 Interview de Patrick Mbeko

Museveni’s speech during the 20th Genocide commemoration

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I greet you and convey to Your Excellencies and the People of Rwanda the greetings of the People of Uganda.

http://in2eastafrica.net/musevenis-speech-during-the-20th-genocide-commemoration/

 President Yoweri Museveni

President Yoweri Museveni

Rwanda, along with Burundi, Uganda, parts of North Western Tanzania, Eastern Congo, Western Kenya, is part of the Great Lakes area that has, since several millennia, been occupied by the inter-lacustrine Bantus, Nilotics, Nilo-Hamitic and the Sudanic peoples. The Rwanda people themselves are Bantu, part of the inter-lacustrine Bantus.

This area of the Great Lakes is unique because it had a quite advanced level of centralisation, civilisation and state formation (kingdoms and chiefdoms); advanced agriculture and livestock industry; unique industrial practices such as the processing of bananas into alcohol and juice, the milk industry, the cereals of sorghum and millet and their derivatives, etc., etc.; the science of converting iron-ore (obutare) into iron was also advanced ― totally vertically integrated ― as was the workings on other metals such as brass (emiringa), copper (ekikomo), etc., etc.  There was also the unique technology of making textiles out of the ficus trees (emitooma).

In the socio-economic spheres, a feudal system was sitting atop symbiotic societies of agriculturalists (abahinzi), cattle keepers (aborozi), craftsmen such as blacksmiths (abaheesi), Wood workers (ababaizi), pottery workers (ababumbyi), textile workers for bark cloth (embugu, ebitooma) known as abakomagyi, leather workers (abaremi), etc. and professionals such as medicine men, magicians, musicians, etc.

At the top, the system could be parasitic where the kings and other rulers could expropriate property from citizens (kunyaga), do partial expropriation (kunogora), practice obuhakye – a form of serfdom, Kibooko etc.

The rulers could also take tribute (emitoijo, amatuuro in Kinyarwanda) from the ordinary people.  At the base of the society, however, the system was symbiotic with the different groups specialising in crops, livestock, fishing (abajubi), seamen (abarimbi), craftsmen (as already narrated), medicine men (abampfumu, abaraguzi) and, then, exchanging products (okuchurika) ― barter trade ― with one another.

It is, therefore, a historic crime that external forces, working with local traitors, could turn a symbiotic society into the theatre of the most fiendish reactionary crimes – genocide.

To the credit of one of the Kings, Rudahigwa, he had abolished ubuhake and Kibooko. He also enforced sharing of economic resources (cows and land) between chiefs and ordinary people, both Hutu and Tutsi.

Unfortunately, he was assassinated as was Prince Louis Rwagasore of Burundi. Rudahigwa and Rwagasore were patriots and Pan-Africanists. That is why the parasitic forces grew desperate and started using sectarianism, assassinations and genocide. All that did not save those traitors.  Where they still exist, it is on account of the mistakes of the International community.

Trade, within the Great Lakes and between the Great Lakes and the Coast of the Indian Ocean, was booming although inconvenienced by the greed of the egotistical chiefs on the trade routes.  Ruswaruura of Bujinja distinguished himself in that skill of extorting “hongo” – tax from travelers.  The benevolent Kings like Rumanyika, Oruguundu, of Karagwe, on the other hand, encouraged the travelers and traders and assisted them.  The fatal weakness of the Chiefs and Kings of that time was the failure to see the wisdom of political integration.

Although the Europeans spent about 400 years at the coast of the Indian Ocean before they had the capacity (automatic weapons, the steam engine and quinine) to penetrate in the interior of the continent, the myopic kings and chiefs, engrossed in self glorification and, sometimes, tyranny, could not see the wisdom of political integration in order to defend themselves against the strangers (the Bazungu) that were frequenting the coast of East Africa ever since 1498 when Vasco Da Gama went around the Cape of Good Hope.

Eventually, that ego-centrism of our kings and chiefs proved fatal. Once the Europeans had used the 4 centuries to advance themselves in technology, they called the Congress of Berlin in 1884 to partition Africa among the British, the French, the Germans, the Portuguese, the Spanish and the Dutch in South Africa.  Except for Ethiopia, the whole of Africa was conquered. This was a big shame for Africa.

That interaction with Europe came with the slave trade, mass killings, imported epidemics of small pox and other diseases, colonialism and the looting of our natural resources.  When Africa joined the worldwide anti-colonial struggle, along with India, Indonesia, Indo-China, China, parts of Latin America and some parts of the Middle East, assisted by the socialist countries (the Soviet Union, China, Cuba, etc.), also assisted by the wars among the imperialist countries (1st and 2nd World Wars), we regained our freedom.  This made certain circles among the imperialists very desperate.  That is how they launched the criminal schemes of genocide, mass killings, assassinations of prominent political leaders, the secession schemes of Katanga and Biafra, etc., etc.

Rwanda, one of the most highly centralised indigenous states, fell a victim to these schemes.  A bankrupt pseudo-ideology of dividing the People of Rwanda, who have got a common language and culture, was hatched and promoted in the form of sectarianism.  While there could have been antagonistic relations between the rulers (Abanyiginya and other nobles) and the people, there could be no antagonistic relations between ordinary Batutsi and Bahutu.

Those groups had a symbiotic relationship that I have talked about above.  Specialisation in production and, then, exchange of products. You could not have an ordinary Mututsi extorting tribute from an ordinary Muhutu. It is only the rulers that would take tribute (amatuuro) from both the Tutsis and Hutus. Using their military force (e.g. Kakomankongyi – helicopters), the Colonialists supported a criminal sectarian group of Gregoire Kayibanda whom they had trained in their Seminaries in Europe, to take power and launch the first genocide of 1959 to 1963. That genocide, apart from killing hundreds of thousands, produced a Tutsi diaspora that, eventually, numbered one million.  The reactionary regime told these people that they could not go back to their Country because it was over-crowded.  When that bankrupt group was challenged by the RPF, their answer was genocide.  In spite of killing one million people, the traitor criminal regime could not defeat the revolutionary forces.  They fled to link up with their ideological colleague – Mobutu Sese Seko of Congo – Kinshasa.

That is the tragic story of Rwanda, of Burundi, of Congo, of Uganda, of Sudan etc. – where local reactionaries link up with the foreign parasitic interests to cause haemmorhage of life, on an unimaginable scale in Africa and do so with impunity.

I want to congratulate the People of Rwanda and the RPF for defeating these traitors and ensuring that they will never come back to kill the People of Rwanda again.  We all can witness the economic growth in Rwanda and its stabilisation.  As a veteran patriot of this area, I would like to warn those who hobnob with the genocidaires to know that they will have to contend with the patriotic forces that defeated the traitors with their external backers when they were still much weaker.  We are now much stronger in every sense of the word: politically, militarily, socially and economically.  The People of Rwanda should know that they can always count on the People of Uganda.  Uganda is steadfast in the support for African emancipation.

Again, I congratulate the RPF for defeating the traitors.  I call them traitors because they created unprincipled and pseudo contradictions among the Banyarwanda.  It is good that you have transcended that phase by relying on patriotism to defeat sectarianism.

I wish you continued prosperity.

I thank you.

Speech by Museveni

 

Rwanda 20 ans après

Intervention de JMV Ndagijimana dans le journal télévisé d'Africa24

Le manque d'impartialité du TPIR est une bombe à retardement pour le Rwanda

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TPIR.jpgTPIR/BILAN - VINGT ANS APRES LE GENOCIDE, LE TPIR SE FELICITE D’AVOIR JUGE LA PLUPART DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT INTERIMAIRE

Arusha, 09 avril 2014 (FH) – Même si son bilan ne fait pas l’unanimité, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est crédite d’avoir, 20 ans après le génocide des Tutsis, jugé la plupart des membres du gouvernement intérimaire hutu mis en place en avril 1994, dont le Premier ministre Jean Kambanda.

Selon le juriste canado-togolais, Roland Amoussouga, ancien porte-parole du TPIR, le fait d’avoir traduit en justice « des accusés de ce calibre » prouve que « nul n’est au-dessus de la loi ».
S’adressant à l’ensemble du personnel en février dernier, le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, également procureur du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) se félicitait lui aussi d’un « processus qui a vu les principaux auteurs du génocide rendre compte » de leurs actes.
Même avis de la part du sociologue français André Guichaoua qui a été entendu comme expert dans plusieurs affaires au TPIR. « Le bureau du procureur, les juges et le personnels ont jugé les principaux auteurs du génocide, créé une jurisprudence et fixé des niveaux d'exigence en matière de justice et de vérité », déclarait l’universitaire dans un entretien avec l’Agence Hirondelle, en décembre 2013. 
« Depuis lors, d'autres pays, d'autres massacres sur le continent africain ou ailleurs ont donné lieu à des poursuites internationales. Là réside l'essentiel », ajoutait Guichaoua, admettant cependant qu’ « au terme de près de vingt années d'activité, le bilan quantitatif et qualitatif du TPIR peut susciter bien des réserves ».
Entré en fonction le 9 avril 1994, le gouvernement intérimaire comprenait le président Théodore Sindikubwabo, le Premier ministre Jean-Kambanda et 19 ministres, dont plusieurs étaient reconduits pour la première ou la deuxième fois.
Considéré comme décédé dans son exil dans l’ex-Zaïre, le président intérimaire ne fait l’objet d’aucun acte d’accusation connu au TPIR, mais tout porte à croire qu’il serait en bonne place sur la liste des accusés en fuite, s’il était encore en vie.
En effet, son nom revient dans presque tous les actes d’accusation avec le célèbre discours qu’il prononça le 19 avril 1994 lors de l’investiture du nouveau préfet de Butare (sud), Sylvain Nsabimana.

Gukora (travailler en langue rwandaise)

Selon plusieurs experts, dont le professeur Guichaoua, le discours de Sindikubwabo, prononcé en langue rwandaise, en présence de la presque - totalité des membres du gouvernement, a embrasé la préfecture de Butare qui était alors relativement épargnée par les massacres.
Dans ce discours passé dans l’Histoire, revient très souvent, le verbe « gukora » (travailler en langue rwandaise), signifiant, alors, selon de nombreux experts, « tuer les Tutsis ».
Jean Kambanda, pour sa part, est actuellement détenu à la Maison d’arrêt de Koulikoro au Mali. Arrêté à Nairobi, au Kenya, le 18 juillet 1997, l’ancien Premier ministre plaidera coupable, le 01 mai 1998, de tous les six chefs d’accusation portés contre lui, dont entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide.
En dépit de ses aveux, cet économiste sera condamné  à la perpétuité le 4 septembre 1998. Selon le jugement, « Jean Kambanda reconnaît avoir, en sa qualité de Premier Ministre, suite aux nombreuses réunions du conseil des ministres qui ont eu lieu entre le 8 avril et le 17 juillet 1994, incité, aidé et encouragé des préfets, des bourgmestres (équivalent de maires en France :ndlr) et des membres de la population à commettre des massacres et des assassinats de civils, en particulier de Tutsis et de Hutus modérés ». 
« En outre, poursuit le texte, entre le 24 avril et le 17 juillet 1994, Jean Kambanda et des ministres de son gouvernement se sont rendus dans plusieurs préfectures telles que Butare, Gitarama, Gikongoro, Gisenyi et Kibuye pour inciter et encourager la population à commettre ces massacres, notamment en félicitant les personnes ayant commis ces tueries ».
Déçu de se voir infliger la perpétuité alors qu’il s’attendait à une peine réduite, l’ancien patron des banques coopératives du Rwanda fera appel, main en vain : le jugement et la peine seront confirmés.
Qualifié de traître par ses anciens ministres, il affirme aujourd’hui avoir été victime d’une supercherie montée par son avocat Oliver Michael Inglis et le procureur adjoint de l’époque, le Camerounais Bernard Muna.

La seule femme à avoir été mise en accusation par le TPIR

Dans son livre « Rwanda face à l’apocalypse », publié l’année dernière, Kambanda revient sur ses aveux de 1998 et reconnaît seulement l’échec de son gouvernement à assurer la sécurité de tous les Rwandais. «L’homme que je suis n’a commis aucun crime contre aucun individu. Je plaide coupable d’avoir dirigé un gouvernement qui n’a pas été capable de protéger son peuple, l’ensemble de son peuple, et non pour un quelconque acte criminel que j’aurais personnellement commis ou commandité », écrit-il. 
En plus de l’ancien Premier ministre, 13 autres membres du gouvernement intérimaire ont comparu devant le TPIR, dont trois ont été condamné définitivement comme lui, six acquittés tandis que quatre sont en instance d’appel.
Ont été condamnés définitivement les anciens ministres de l’Information Eliézer Niyitegeka, et l’Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda et des Finances Emmanuel Ndindabahizi.
Parmi les six acquittés, figure l’ancien ministre du Commerce Justin Mugenzi pour qui ces  déclarations de non-culpabilité prouvent « le gouvernement intérimaire n’ a ni préparé, ni supervisé le génocide ».
L’ancienne ministre de la Famille Pauline Nyiramasuhuko, seule femme mise en accusation par le Tribunal et première femme à avoir été poursuivie pour génocide devant la justice pénale  internationale, fait partie des quatre en instance d’appel.
Le TPIR, qui doit fermer ses portes le 31 décembre prochain,  n’a cependant pas encore réussi à mettre la main sur l’ancien ministre de la Défense Augustin Bizimana, seul de son rang sur la liste des neuf accusés en fuite. Selon certaines sources, il serait mort au Congo-Brazzaville, ce que conteste le bureau du procureur au TPIR.
Pour leur part, les tribunaux rwandais ont jugé l’ancienne ministre de la Justice, Agnès Ntamabyariro, condamnée à la perpétuité. Lors d’un témoignage au TPIR en 2006 pour la défense de Mugenzi, elle avait affirmé avoir été kidnappée par l’armée rwandaise en 1997 en Zambie.
Les quatre ex-ministres restants, encore libres notamment en Europe, ne sont pas recherchés par le TPIR, mais selon des sources à Kigali, le Rwanda aurait lancé des mandats d’arrêt contre eux.
ER

© Agence Hirondelle

 



Charles Onana : La France dans la terreur rwandaise


Coalition pour le changement au Rwanda - CPC (Faustin Twagiramungu)

Rwanda : Et Dieu dans tout ça ? (RTBF)

Rwanda : François Léotard défend l'honneur de la France (leJDD)

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Arnaud Focraud - leJDD.fr

edouard-balladur-et-francois-leotard-en-1997-11057428fublo.jpgINTERVIEW - Ministre de la Défense de 1993 à 1995, au moment du génocide rwandais, François Léotard réagit à son tour aux propos du président Paul Kagame, qui met en cause le rôle de la France dans les massacres.

Comment jugez-vous la montée des tensions entre la France et le Rwanda, et notamment les accusations du président Kagame?

Je pense tout d'abord que le gouvernement français n'a pas suffisamment réagi à cette insulte, car c'en est une, il n'y a pas d'autres mots. Nous aurions dû aller beaucoup plus loin et plus fort. On pouvait par exemple éviter toute représentation de la République française aux commémorations. C'était à nous, de notre propre chef, de n'envoyer personne, pas même l'ambassadeur. Je suis scandalisé que l'on remette en cause l'opération Turquoise que j'ai menée, avec l'appui de François Mitterrand, d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé (respectivement Président, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ndlr). Cette opération était extrêmement compliquée et nous sommes aujourd'hui accusés de façon infamante par ce monsieur. Paul Kagame agit ainsi pour se sortir d'une passe diplomatique et intérieure difficile. C'est un petit dictateur comme malheureusement un certain nombre de pays en ont produit.

Y a-t-il eu pour autant des "erreurs" ou un "aveuglement" de la France par rapport à ces massacres, comme l'a reconnu Nicolas Sarkozy en 2010?

Je crois qu'on a eu tort de dire cela à ce régime dictatorial. Pour une question d'honneur et de dignité, on devait être beaucoup plus dur. Il y a des moments où la République française doit se faire respecter. En 1994, l'émotion était très grande dans le monde et nous avons été les seuls à intervenir. C'est quand même scandaleux que cela retombe sur nous. Nous n'avons aucune excuse à faire à M. Kagame.

«C'est une réécriture de l'Histoire que de croire que la France avait connaissance d'une volonté de génocide»

Avant même le début de l'opération militaire française au Rwanda, la France est accusée par Paul Kagame d'avoir "préparé le génocide". Cela repose la question des relations de Paris avec le régime rwandais d'alors…
Je n'ai pas l'intention de juger ce qui a pu être fait avant ma nomination dans le gouvernement d'Edouard Balladur. Mais je me souviens des discussions que j'ai pu avoir avec François Mitterrand. Il y avait une réflexion, de la part du Président, fondée sur le passé quant aux rapports entre les pays anglophones et le Rwanda. Cette conception prévalait lors qu'il y a eu une infiltration dans ce pays francophone venue du nord (la rébellion tutsie menée par Paul Kagame, le FPR, avait été créé quelques années plus tôt en Ouganda, Ndlr).

Le gouvernement auquel vous apparteniez n'a pas soutenu le régime génocidaire? 

Je n'ai pas le sentiment que c'était le cas. Il y avait certainement la volonté de freiner l'avancée du FPR sur Kigali. Mais c'est une réécriture de l'Histoire que de croire que la France avait connaissance d'une volonté de génocide. C'est absurde. Il n'y avait certainement pas de complicité. Quant au passé, j'ai dû mal à me prononcer car je n'ai pas tous les éléments d'information. Je souhaite d'ailleurs qu'ils soient aujourd'hui ouverts.

Vous êtes donc favorable à la levée du secret défense dans ces événements, à l'instar d'Edouard Balladur?

A chaque fois que la France est mise en cause de façon aussi malhonnête, je pense que nous avons tout intérêt à ouvrir les dossiers, tant qu'il n'y a pas de menaces sur nos forces ou sur le pays, ce qui ne semble pas le cas ici. Nos soldats ont été exceptionnels, ils ont fait un travail incroyable et ont sauvé des milliers de vie. Qu'ils se fassent aujourd'hui cracher dessus, c'est aberrant. Et que le gouvernement ne les défende pas davantage, cela me choque beaucoup.

http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Francois-Leotard-Nous-n-avons-aucune-excuse-a-faire-a-M-Kagame-660688

Le génocide des Tutsis, « un fait de notoriété publique », selon le TPIR

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Arusha,10 avril 2014 (FH) – Le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994 est « un fait de notoriété publique » qui n’est plus à  démontrer. C’est une décision historique qui a été rendue le 16 juin 2006, par la chambre d’appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) dans le procès de trois dirigeants du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l’ex-président Juvénal Habyarimana.

 

 

Cet arrêt a mis un terme à des années d'incidents de procédure entre avocats de la défense et procureur. Dans cette décision, la chambre d’appel présidée par le juge Mohamed Shahabuddeen a jugé, en statuant sur un recours du procureur, que le génocide des Tutsis du Rwanda est « un fait de notoriété publique », qui « fait partie de l'histoire mondiale ».
« Il n'y a aucune base raisonnable pour qui que ce soit de nier qu'en 1994, il y avait une campagne de massacres de masse visant à détruire, en tout ou tout au moins en grande partie, la population tutsie du Rwanda », ont unanimement tranché les cinq juges de la chambre d'appel.
« Même si le nombre exact ne peut être connu, la grande majorité des Tutsis (du Rwanda) ont été assassinés, et beaucoup d'autres ont été violés ou autrement violentés », poursuit le texte, ajoutant: « ces faits étaient largement connus même au moment de la création du tribunal (en novembre 1994), comme cela est reflété dans la résolution du Conseil de sécurité (de l'ONU) établissant le tribunal ».
A l’époque de cet arrêt, de nombreux accusés au TPIR niaient qu'il y ait eu un génocide au Rwanda en 1994, contraignant l'accusation à établir à chaque fois la réalité de ce génocide, ce qui ralentissait les débats.
Parmi ceux qui récusaient le terme « génocide », figurait l’ancien directeur de cabinet au ministère de la Défense, le colonel Théoneste Bagosora, que le procureur présentait comme « le cerveau » du génocide. « Moi, je ne crois pas au génocide. La plupart des gens raisonnables pensent qu'il y a eu des massacres excessifs », avait-il déclaré au début de son témoignage pour sa propre défense le 24 octobre 2005.
« De l’avis du bureau du procureur, cette décision devrait faire taire le camp négationniste qui nie la réalité du génocide. En déchargeant le bureau du procureur d’un substantiel fardeau de la preuve, l’arrêt aura pour conséquence de réduire la durée des affaires, qui vont désormais se concentrer sur l’implication personnelle de l’accusé dans le génocide », s’était réjoui le porte-parole du procureur Hassan Bubacar Jallow.
Les avocats des trois dirigeants du MRND avaient, dans un ultime recours, demandé à la chambre d’appel de revoir sa décision. Les demandes furent rejetées le 1er décembre 2006.
Les faits de notoriété publique ne doivent pas faire l’objet de discussion. Selon le règlement de procédure et de preuve du TPIR, il est tout simplement dressé « constat judiciaire » de ces faits.
Un autre fait de notoriété publique, selon la chambre d’appel du TPIR,  est le caractère interne et non international du conflit armé de 1990 à 1994 au Rwanda. Certains accusés et leurs avocats soutenaient qu’il s’agissait d’une guerre d’invasion du Rwanda par son voisin ougandais. L’avocat canadien Christopher Black allait même jusqu’à parler, chaque fois qu’il en avait l’occasion, de l’implication des Etats-Unis dans le conflit, aux côtés des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir à Kigali.
ER

 

© Agence Hirondelle

IBRB MJT


Rwanda : La justice après le génocide : 20 ans plus tard (Human Rights Watch)

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HUMAN RIGHTS WATCH LOGOMARCH 28, 2014

Résumé

À l’occasion du 20ème anniversaire du génocide perpétré au Rwanda en 1994, Human Rights Watch exprime sa solidarité envers les victimes et les rescapés.

Le génocide rwandais a été exceptionnel dans sa brutalité, dans sa rapidité et dans l'organisation méticuleuse avec laquelle les extrémistes hutus ont entrepris de détruire la minorité tutsie.

Vingt ans plus tard, un nombre important d’acteurs du génocide, notamment d'anciens responsables gouvernementaux de haut niveau et d'autres acteurs clés à l’origine des massacres, ont été traduits en justice. La majorité d’entre eux ont été jugés par des tribunaux rwandais. D'autres ont été jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ou par des tribunaux nationaux en Europe et en Amérique du Nord.

Les tribunaux communautairesgacaca du Rwanda ont terminé leur travaux en 2012 ; le TPIR devrait achever les siens en 2014 ; et avec un nouvel élan pour la poursuite de suspects du génocide rwandais dans des pays étrangers, le 20e anniversaire du génocide offre un moment opportun pour faire le bilan des progrès, tant au niveau national qu’au niveau international, des efforts visant à obliger ceux qui ont planifié, ordonné et exécuté ces crimes horribles à rendre enfin compte de leurs actes.

Ce document donne un aperçu de ces accomplissements, en se concentrant sur les progrès réalisés dans le domaine de la justice. Reconnaissant les efforts déployés au cours des 20 dernières années pour assurer que justice soit rendue pour les crimes commis pendant le génocide, Human Rights Watch encourage le Rwanda ainsi que d'autres pays à s'appuyer sur ces accomplissements. Ce document rappelle également l’inaction honteuse de la communauté internationale qui n’a pas agi pour empêcher le génocide au Rwanda, et se penche sur l'impact durable du génocide sur la région africaine des Grands Lacs, avec une attention particulière portée sur la lutte contre l’impunité.

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Génocide rwandais : pourquoi le vrai coupable n'est pas la France, mais Kagame

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FIGAROVOX/OPINION – Jacques Hogard, militaire français qui a vécu le génocide rwandais de l’intérieur, s’insurge contre les accusations portées contre la France par Paul Kagame. Selon lui, le président rwandais a souhaité les massacres pour mieux installer sa dictature.


Le Colonel Jacques Hogard a été commandant du groupement de Légion Étrangère lors de l’opération Turquoise au Rwanda, en 1994. À ce titre, il est membre fondateur de l’association France-Turquoise, dont l’objet principal est le «rétablissement de la vérité sur l’action de l’armée française et des militaires français au Rwanda» suite aux allégations concernant ceux-ci durant le génocide au Rwanda.


Le 6 avril 1994 à la nuit tombante, l’avion transportant Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, respectivement présidents hutus du Rwanda et du Burundi, de retour d’un sommet régional qui venait de se tenir à Arusha en Tanzanie, était abattu par un missile sol-air alors qu’il se présentait pour atterrir à Kigali, la capitale rwandaise.

Trois heures plus tard, dans le nord est du Rwanda, les colonnes en armes du FPR, la rébellion tutsie, se mettaient en marche pour la dernière étape de leur conquête guerrière du pays. A leur tête, un redoutable stratège et chef de guerre, Paul KagameTutsi issu de l’émigration aristocratique rwandaise en Ouganda et colonel des renseignements de l’armée ougandaise, formé dans les écoles américaines.

Kigali, au même moment, le bataillon du FPR stationné dans l’ancien parlement rwandais au titre des accords d’Arusha d’octobre 1993, se mettait également aussitôt en mouvement dans la capitale.

Le lendemain, débutaient des massacres d’une horreur indescriptible qui allaient ensanglanter le pays des mille collines pendant une centaine de jours, des habitants hutus tuant sans relâche leurs compatriotes tutsis dans des conditions abominables.

Le génocide des Tutsis commençait et avec lui, le malheur de ce petit pays des Grands Lacs qui, vingt après, vit sous un régime totalitaire où la démocratie et les libertés élémentaires sont un rêve pour le moment inaccessible.

Aux 800 000 victimes tutsies de 1994, succéderont hélas entre 1995 et 1997 quelques 400 000 victimes hutues, pourchassées et décimées dans les forêts orientales de l’actuelle RDC…

Ce génocide ne restera pas seul. Aux 800 000 victimes tutsies de 1994, succéderont hélas entre 1995 et 1997 quelques 400 000 victimes hutues, pourchassées et décimées dans les forêts orientales de l’actuelle RDC, sans parler des centaines de milliers de Congolais de toutes ethnies, massacrés eux aussi dans des combats et des tueries qui durent encore de nos jours.

Il y a quelques jours, à la veille du vingtième anniversaire du génocide, le président Kagame dans un violent discours s’en prenait une fois encore à la France qu’il accuse avec persévérance depuis vint ans de complicité de génocide, quand il ne dit pas tout simplement qu’elle en est quasiment l’unique responsable!

Devant le caractère intolérable de telles accusations énoncées en dépit des faits et de l’Histoire, hier 6 avril, la France a donc renoncé à déléguer un ministre de son Gouvernement aux cérémonies officielles organisées à Kigali.

Les Accords d’Arusha signés en octobre 1993 mettent officiellement un terme au soutien militaire de la France qui retire donc toutes ses unités militaires du Rwanda

En rétorsion, le président Kagame a alors décidé d’interdire à notre ambassadeur au Rwanda d’assister à ces cérémonies auxquelles cependant était présent un ex-ministre français en la personne du controversé Bernard Kouchner, ami de longue date du potentat rwandais.

Comment expliquer une telle impasse entre la France et le Rwanda d’aujourd’hui?

Certes il y a l’Histoire. L’Histoire contemporaine commencée dès l’établissement d’une coopération militaire entre le Rwanda et la France au début du septennat de Valery Giscard d’Estaing alors que Juvénal Habyarimana était depuis quelques années au pouvoir au Rwanda.

C’est en effet au nom de ces accords que le même président Habyarimana en octobre 1990 décide de faire appel à la France pour contrer les éléments armés en tenue ougandaise et dotés de matériels militaires ougandais qui pénètrent dans le nord du pays. C’est l’époque de l’opération Noroit qui consiste avec deux ou trois compagnies d’infanterie à protéger nos ressortissants et assurer la stabilité de la capitale. C’est aussi l’époque où la coopération militaire française va assurer la remise à niveau des FAR (Forces armées rwandaises) face au FPR.

Ceci on s’en doute, ne nous attire guère les faveurs du guerillero tutsi!

Mais ce soutien de la France au Président Habyarimana ne se fait pas sans contrepartie. Nous sommes quelques mois après le Discours de La Baule et cette contrepartie, exigée et obtenue par la France, est la démocratisation du régime, l’abandon du monopartisme, l’adoption du multipartisme et l’ouverture du dialogue tant avec l’opposition intérieure qu’avec la rébellion armée du FPR.

Au point que Habyarimana doit ainsi entrer dans une période de cohabitation où sa position devient difficile.

C’est bien la France qui par la bouche de son ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, est la première à appeler le génocide par son nom, pour le dénoncer et demander l’envoi d’une force internationale qui mette fin aux massacres.

Les Accords d’Arusha signés en octobre 1993 consacrent cette évolution tout en mettant officiellement un terme au soutien militaire de la France qui retire donc toutes ses unités militaires du Rwanda, laissant la place à une force de l’ONU, la MINUAR commandée par le général canadien Roméo Dallaire.

C’est donc cette force de plus de 2000 hommes qui, par décision de l’ONU, sera amputée des 9/10èmes de ses effectifs, dix jours seulement après le déclenchement du génocide début avril 1994!

C’est donc cette force, et derrière elle, l’ONU, mais plus encore la Communauté internationale qui assistent sans intervenir, comme impuissants, au déroulement du génocide de 800 000 Tutsis, en ce sinistre printemps de 1994.

Or, c’est bien la France qui par la bouche de son ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, est la première à appeler le génocide par son nom, pour le dénoncer et demander l’envoi d’une force internationale qui mette fin aux massacres.

Mais les Etats-Unis notamment, par la bouche de Madeleine Albright, s’y opposent de tout leur poids.

Il faudra donc attendre fin juin pour qu’à force de pressions, l’ONU vote la résolution autorisant la France à mener une opération limitée à deux mois au Rwanda, afin d’y mettre un terme au génocide.

C’est l’opération Turquoise (22 juin/22 août 1994) pendant laquelle moins de 2000 hommes s’emploieront à rétablir ordre et sécurité pour tous dans le sud-ouest du Rwanda, tandis que s’effondre le régime hutu radical qui a succédé au président Habyarimana et à son gouvernement d’opposition. Cette opération s’effectue dans un contexte de grande tension avivée par la débandade du gouvernement intérimaire et de l’administration et le délitement des FAR soumises depuis des mois à un strict embargo des armes et des munitions. En face se déploie alors la force militaire d’un FPR puissamment armé et soutenu par l’Ouganda au moins. En quelques semaines le pays est conquis, à l’exception de cette zone humanitaire sûre (ZHS) constituée par la France avec l’aval de l’ONU dans le sud-ouest du pays.

A l’époque il faut se souvenir que Kagame, depuis des semaines, menace la France de ses foudres si elle s’avise

Les Français quittent définitivement le Rwanda après deux mois d’un mandat intense où ils n’auront pas ménagé leur peine pour pacifier une région grande comme un département français

d’intervenir au Rwanda et de perturber ainsi la conquête du territoire.

En ce mois de juillet 1994, on connaît déjà bien, par ailleurs, la nature totalitaire du FPR et ses pratiques et c’est donc avec une posture très militaire, et dotée de moyens de combats significatifs que la Force Turquoise s’installe au Rwanda.

La fureur de Kagame qui n’a jamais porté dans son cœur la France et les Français, est grande.

Après quelques escarmouches, le général tutsi renoncera cependant, malgré ses rodomontades, à affronter les troupes françaises. Lesquelles pourront ainsi faire leur travail et sauver alors quelques milliers de Tutsis encore cachés dans les campagnes rwandaises.

Fin août 1994, Turquoise passe la main aux unités africaines, notamment éthiopiennes de la MINUAR II.

Les Français quittent définitivement le Rwanda après deux mois d’un mandat intense où ils n’auront pas ménagé leur peine pour pacifier une région grande comme un département français, et de convaincre d’y rester des centaines de milliers de Hutus tentés par l’exil dans les pays voisins, Burundi et Zaïre.

Dès lors, la propagande de Kagame se déchaîne contre les forces françaises accusées d’avoir protégé les génocidaires, d’avoir favorisé les milices hutues et pourquoi pas d’avoir participé elles même aux massacres!

La surprise est alors immense pour le soldat que je suis, immense parce que je suis de retour en France parmi les miens au terme d’une opération à laquelle je suis particulièrement fier d’avoir participé, estimant en effet y avoir fait de mon mieux, de même que chacun de mes hommes, de mes pairs et de mes chefs, pour ramener un peu d’ordre, de stabilité et de paix dans ce pays dévasté par la haine et la barbarie.

Mais ma surprise est d’autant plus grande que je découvre aussi des lobbies français et européens, disposant de solides moyens médiatiques et financiers, qui relaient alors sans vergogne, pour quels intérêts?, les accusations abominables contre la France et son armée proférées depuis Kigali par le FPR vainqueur au Rwanda.

Kagame a provoqué le génocide de 1994. Il le souhaitait, car les massacres à grande ampleur des Tutsis de l’intérieur, étaient pour lui le seul moyen d’échapper à la démocratie qui ne lui aurait définitivement laissé qu’un second rôle…

En vingt ans, les choses se sont beaucoup décantées.

Et personne de bonne foi ne peut aujourd’hui ignorer la sombre réalité du FPR au pouvoir au Rwanda depuis 1994: disparitions, assassinats, emprisonnements, jugements sommaires, exécutions, tortures, humiliations, contraintes morales et psychologiques, camps de rééducation et d’autocritiques…etc.

Comment ne pas citer par exemple les noms de l’héroïque Victoire Ingabire Umuhoza, l’ «Aung San Suu Kyi rwandaise», opposante démocratique à Kagame et comme telle condamnée après tortures de toutes sortes à la prison à vie, et celui de Théodore Munyangabe, sous-préfet, «Juste parmi les Justes», Hutu sauveur de Tutsis au péril de son existence, condamné lui aussi à la prison à vie pour seul crime d’avoir été mon ami et collaborateur le plus engagé et courageux à Cyangugu durant l’été 1994?

Kagame a provoqué le génocide de 1994. Il le souhaitait, car les massacres à grande ampleur des Tutsis de l’intérieur, étaient pour lui le seul moyen d’échapper à la démocratie qui ne lui aurait définitivement laissé qu’un second rôle, le seul moyen de reprendre la lutte armée et de légitimer cette dernière, le seul moyen de prendre le contrôle du Rwanda et d’asseoir son régime d’une main de fer pour des décennies.

Lâché aujourd’hui visiblement par ses alliés américains, certainement du fait de ses frasques guerrières trop visibles en RDC et de son trop évident mépris pour les valeurs démocratiques, l’instrumentalisation du génocide est aujourd’hui la seule et dernière carte qui lui reste pour se maintenir au pouvoir.

Voilà pourquoi il fallait cet incident subit avec la France.

Ce n’est pas moi qui le dit mais ses frères d’armes tutsis, anciens déçus du FPR qui ont fui le Rwanda lorsqu’ils en ont constaté la dérive totalitaire, le général Kayumba Niamwasa, le docteur Théogène Rudasingwa, le procureur Gerald Gahima, le major Jean-Marie Micombero; ces mêmes Tutsis courageux poursuivis par la haine de Kagame où qu’ils se trouvent dans le monde et cela parfois jusqu’au sacrifice de leur vie comme le colonel Patrice Karegeya assassiné le 1er janvier dernier en Afrique du Sud.

Ce sont ces mêmes hauts dignitaires tutsis en exil qui accusent formellement Kagame avec luxe de détails et de témoignages de l’assassinat programmé de son prédécesseur.

Ce sont ces mêmes hauts dignitaires tutsis en exil qui accusent formellement Kagame d’avoir cyniquement bâti sa stratégie de conquête du pouvoir sur le sang de ses compatriotes.

Ce sont ces mêmes haut dignitaires tutsis qui lui prédisent comme à tous les dictateurs de l’Histoire, une fin prochaine et terrible.

Alors devant tout cela, il ne reste à Kagame que la fuite en avant, que les accusations outrancières, que les méthodes les moins démocratiques…

Ses déclarations aussi violentes que mensongères, réitérées la semaine dernière à la veille des commémorations du génocide de 1994, n’avaient pour but que d’éviter à tout prix tout contact avec la France: c’est qu’il peut être dangereux à terme pour un potentat de trop fréquenter les démocraties et de trop s’habituer par capillarité aux valeurs de l’Esprit!

Colonel (er) Jacques Hogard

Ancien commandant du Groupement Sud de l’Opération Turquoise

Source: Le figaro 08/04/2014

 


Rwanda : Bisesero, étude de cas

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Par Serge Dupuis, chercheur spécialisé dans l’Afrique des Grands Lacs

Quand l’État français est accusé de complicité dans le génocide des Rwandais tutsis : Bisesero, étude de cas.

Très prochainement, la commémoration du vingtième anniversaire du génocide des Rwandais tutsis viendra rappeler que, du mois d’avril au mois de juillet 1994, au Rwanda, des extrémistes hutus organisèrent l’extermination de la minorité tutsie. À la faveur de l’attentat qui, le soir du 6 avril, coûta la vie au président Juvénal Habyarimana, des responsables politiques du parti de celui-ci, des membres de son entourage proche et des officiers supérieurs lancèrent une opération putschiste meurtrière qui leur assura le contrôle de l’appareil d’Etat et installèrent un gouvernement dit intérimaire (GIR, gouvernement intérimaire rwandais). Simultanément, s’appuyant sur une bonne partie de l’armée (FAR, forces armées rwandaises) ainsi que sur des miliciens Interahamwe et entraînant dans la violence de masse une part importante de la population hutue, ils entreprirent l’élimination physique des Tutsis – quelque 500 à 800 000 de ses membres furent massacrés en l’espace de trois mois. Cette politique génocidaire était leur ultime stratégie de préservation du pouvoir qu’ils détenaient depuis 1973. 

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De la planification du génocide des Rwandais tutsis

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Par Serge Dupuis, chercheur spécialisé dans l'Afrique des Grands Lacs

Afin de rendre compte du génocide qui coûta la vie à quelque 500 000 à 800 000 Rwandais tutsis entre les mois d’avril et juillet 1994, le régime du président Paul Kagame, en place à Kigali depuis ce moment-là, ainsi que ses soutiens et relais dans le monde et en France ont produit un récit qui prétend fournir la clé d’explication universelle de cette tragédie. Selon ce récit, qui s’est largement imposé auprès de la communauté internationale et constitue de ce fait la version officielle des événements concernés, le projet de génocide des Rwandais tutsis aurait été inscrit dans les faits dès la fin des années 1950 et le début des années 1960. L’événement fondateur en aurait été la « Révolution sociale » de 1959. Dirigée contre la monarchie tutsie, celle-ci fut de fait marquée par les premiers pogroms visant la population tutsie et le départ en exil de milliers de ses membres. Surtout, elle prépara l’accession au pouvoir un an plus tard de ses initiateurs, les élites hutues, et de l’idéologie qui les animait. Une idéologie ethnonationaliste, qui définissait la minorité tutsie comme descendante d’envahisseurs venus d’Afrique orientale pour asservir le peuple hutu et, d’autre part, la majorité hutue comme « une race pure », seule occupante légitime du Rwanda, destinée à en assurer le gouvernement.

 

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Kagame/Museveni Rwanda genocide speeches described as: “An alchemy of militaristic threats, myths, deceptions & denials”

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By Henry D GombyaPresidents Yoweri Museveni and Paul Kagame (glasses) during the 20th commemoration of the 1994 Rwanda genocide at Amahoro Stadium in Kigali.

Presidents Yoweri Museveni and Paul Kagame (glasses) join other dignitaries including former British Prime Minister Tony Blair and former Ireland President Mary Robinson during the 20th commemoration of the 1994 Rwanda genocide at Amahoro Stadium in Kigali.

Speeches made Monday during the 20th commemoration of the Rwanda genocide in Kigali by President Paul Kagame and his Ugandan counterpart Yoweri Museveni have been ridiculed as being an “alchemy of militaristic threats, myths, deceptions and denials”.

Speaking at the event which took place in Amahoro, the Kigali National Stadium where in 1994 thousands of Rwandans took refuge, barely escaping the murder and rape that stalked the country, President Kagame said, among other things, that the truth about the genocide “must be told in full, no matter how uncomfortable”.

In what is clearly the hardest hitting response yet to Kagame’s 20-year rulership, his former Chief of Staff and Ambassador to the United States, Dr Theogene Rudasingwa, has written a reply, a copy of which was emailed to The London Evening Post in which he has thoroughly discounted what both leaders said about those believed to have carried out the genocide. In a sort of language that not many Rwandans inside the country dare use against President Kagame, Dr Rudasingwa, who was among the Rwanda Patriotic Front (RPF) leadership that planned and carried out the invasion of Rwanda from Uganda on October 1, 1990 to embark on the overthrow of the Juvenal Habyarimana regime said: “The people who carried out genocide, war crimes, crimes against humanity and continuing human rights abuses were, and still are, Rwandans. And those Rwandans include Paul Kagame who provided a trigger for the genocide (the shooting down of President Habyarimana plane) [his brackets], and his leading role in the war crimes, crimes against humanity, and even possible acts of genocide against the Hutu in the Democratic Republic of Congo (DRC). That is the truth to be told.”

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La Justice française rejette la demande d'extradition de M. Pierre Tegera vers le Rwanda

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Arusha, 10 avril 2014 (FH)  - La justice française a rejeté jeudi la demande d'extradition vers le Rwanda d'un génocidaire présumé, Pierre Tegera, s'appuyant sur l'impossibilité juridique de la France de donner suite à cette requête, rapporte l’AFP. Cette décision survient alors que les relations entre la France et le Rwanda traversent une nouvelle crise, depuis le week-end dernier, après des accusations du président Paul Kagame contre la France.

 

 

La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud) a émis un avis défavorable à la demande du Rwanda, en faisant valoir une jurisprudence récente de la cour de cassation.
La chambre a suivi les réquisitions de l'avocate générale Solange Legras qui, lors de l'audience du 13 mars, s'était opposée à la demande rwandaise en vertu de cette jurisprudence de février 2014, selon laquelle une extradition vers le Rwanda serait contraire au principe de la « non-rétroactivité de la loi pénale »: on ne peut être jugé pour une infraction qui n'était pas définie par la loi au moment des faits.
Or les demandes rwandaises d'extradition concernent « des faits qualifiés de génocide et de crimes contre l'humanité qui n'étaient pas incriminés par l'Etat requérant à l'époque où ils ont été commis », souligne la cour de cassation. Le génocide est poursuivi au Rwanda en vertu de lois datant de 1996 et 2004.
La chambre a tenu à préciser, à l’attention du suspect : « cela ne veut pas dire que la cour est convaincue que vous n'êtes pas impliqué dans les faits qui vous sont reprochés ».
Pierre Tegera, 62 ans, ambulancier à Nice (sud), est soupçonné, selon une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), d'avoir participé, dès le début des années 1990, aux massacres de Tutsis dans sa commune de Kibilira, dans le nord du pays, puis d'avoir apporté un « soutien important » aux miliciens interahamwe, principaux bras armés du génocide, en 1994.
Il a été interpellé en juillet 2013 à Nice suite à un mandat d'arrêt international du Rwanda, et fait l'objet, depuis, d'un contrôle judiciaire. Son statut de réfugié politique lui a été retiré en septembre 2008.
 ER

 

© Agence Hirondelle

Colloque " Le drame rwandais : la vérité des acteurs " Sénat, Paris, le 1er avril 2014

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Comment et pourquoi le TPIR n'a pas engagé de poursuites contre les criminels du FPR

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Témoignage de Mme Carla Del Ponte, ancien procureur du TPIR

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